L'écart entre le niveau de vie des retraités et celui des actifs va se creuser

Par Giulietta Gamberini  |   |  437  mots
Selon les simulations effectuées par l'Insee, en 2060, le niveau de vie moyen des retraités devrait se situer entre 70% et 85% par rapport à celui des actifs. Reuters
La différence de niveau de vie entre retraités et actifs, faible aujourd'hui, devrait croître d'ici 2060, révèle une étude de l'Insee qui prend en compte les réformes des retraites engagées depuis 20 ans.

Le niveau de vie moyen des retraités va baisser par rapport à celui des actifs et l'écart devrait se creuser d'ici 2060, révèle une étude de l'Insee publiée mardi, consacrée aux réformes successives des retraites depuis 20 ans.

En prenant en compte ces différentes réformes, dont celle de 2014, l'Insee a calculé que les montants des pensions à la liquidation devraient continuer d'augmenter grâce aux effets de la croissance, car les revenus d'activité se répercutent sur le montant de la pension. Cependant, l'écart entre les pensions et les revenus d'activité vont croître. 

Un écart croissant

Selon les simulations effectuées par l'Insee, en 2060, le niveau de vie moyen des retraités devrait se situer entre 70% et 85% par rapport à celui des actifs, alors qu'il était similaire en 2010.

"Une fois leur pension liquidée, la revalorisation sur les prix assure aux retraités un pouvoir d'achat constant. En revanche, ils ne bénéficient plus des effets de la croissance, à l'inverse des salaires", explique l'Insee. "Une croissance plus rapide se traduit ainsi non seulement par des premières pensions plus basses en proportion du salaire courant, mais aussi par un écart qui se creuse ensuite plus rapidement entre pensions en cours de service et ce salaire courant."

De foyers de plus petite taille

Le niveau de vie moyen des ménages actifs et retraités est déterminé par l'Insee en rapportant les ressources de chaque ménage au nombre de ses membres. Les foyers de retraités étant de plus petite taille que ceux des actifs, ce mode de calcul corrige ainsi l'écart entre les deux catégories de la population, qui serait sans cela bien plus marqué.

La prise en compte d'autres sources de revenus (patrimoine, prestations sociales, impôts etc.) relève aussi le niveau de vie relatif des retraités.

"Les ménages de retraités ont en effet accumulé plus de patrimoine et sont plus souvent propriétaires de leur logement, ce qui tend à améliorer le ratio", analyse l'Insee.

14 points du PIB en 2060

Le ratio entre la pension moyenne de l'ensemble des retraités et le revenu d'activité moyen, qui ne tient pas compte de ces facteurs influençant le niveau de vie, s'établissait en effet à 66% en 2010 et risque de passer à une valeur comprise entre 48 % et 57% en 2060.

L'étude constate aussi qu'avec les réformes entreprises depuis le milieu des années 1980, les dépenses de pensions atteindront environ 14 points du PIB en 2060. Si aucune réforme n'avait été engagée, la part du PIB se serait élevée à près de 21 points.