Déficit : Paris obtient une "baisse de rythme"

Par latribune.fr  |   |  369  mots
Michel Sapin, le ministre des Finances affirme que la France "tiendra ses engagements" en matière de réduction du déficit. (Photo : Reuters)
Le ministre des Finances a nié avoir "quémandé" un sursis supplémentaire pour réduire son déficit à 3% du PIB en 2013. Mais Paris aurait tout de même obtenu de Bruxelles un assouplissement dans son calendrier. Arnaud Montebourg, de son côté, exige des "contreparties".

Manuel Valls aurait-il suffisamment convaincu Bruxelles pour qu'elle lui accorde une forme de délai ? Selon Michel Sapin, son ministre des Finances, la France aurait obtenu un de réduire ses déficit à un rythme "un peu moins rapide" que prévu. Il l'a affirmé ce jeudi matin sur RTL

"Le rythme lui-même est modifié"

S'il a nié avoir "quémandé je ne sais trop quel délai" pour ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut, alors que Paris s'est engagé à le faire pour 2015, Michel Sapin a indiqué :

"Le rythme lui-même est modifié, il a été discuté avec nos partenaires européens pour qu'il soit bien compris. Donc nous avons un rythme un peu moins rapide de diminution des déficits que celui qui était prévu mais évidemment nous respectons tous nos engagements."

2,8% du PIB en 2015

Les modalités précises de ce changement de "rythme" n'ont pas été éclaircies. Pour l'heure, la trajectoire de réduction du déficit - fixée à l'automne 2013 - est la suivante: 3,6% du PIB en 2014, puis 2,8% en 2015, 1,7% en 2016 et 1,2% en 2017. 

Le ministre s'exprimait au lendemain de l'annonce par Manuel Valls des grands axes du programme pour économiser 50 milliards d'euros d'ici la fin du mandat de François Hollande. Il a confirmé que le gel du point d'indice pour les fonctionnaires, qui sert à calculer leur salaire, sera poursuivie jusqu'à 2017. Le programme de stabilité doit être précisé le 23 avril en Conseil des ministres. 

>> Le plan Valls en 5 points

Montebourg exige des contreparties

En attendant, les membres du gouvernement en font déjà le "service après-vente". Arnaud Montebourg a ainsi défendu dans une interview aux Echos la nécessité des faire des économies tout en tentant de préserver la croissance. "Cette stratégie de croissance ne doit pas être entravée par la réduction des déficits et la remise en ordre des comptes publics", a-t-il affirmer. Le ministre de l'Economie exige des "contreparties à la baisse des déficits". Il souhaite un changement de cap monétaire et un plan de relance par les investissements. Et de lancer:

" Où sont passées les promesses de l'Union européenne en matière de croissance ?"