Des députés PS proposent un plan d'économies alternatif à Manuel Valls

Par latribune.fr  |   |  438  mots
Les députés PS Karine Berger et Valérie Rabault ont planché ce week end sur un plan d'économies moins "drastique pour le pouvoir d'achat des plus démunis". Reuters
Plusieurs députés PS ont élaboré au cours du week-end des scénarios alternatifs au plan d'économies de 50 milliards d'euros de Manuel Valls. Ils veulent tenter de rassembler la majorité avant le vote du programme de stabilité à l'Assemblée nationale, le 29 avril.

Après les élections municipales désastreuses, le remaniement plus ou moins bien accepté, et "l'affaire Aquilino Morelle", des députés PS veulent éviter une nouvelle débâcle au moment du vote du programme de stabilité, fixé au 29 avril prochain, rapporte aujourd'hui Le Monde.

Des pistes présentées mardi à Manuel Valls

Quelques députés du PS membres de la commission des finances, suite à la proposition de Karine Berger (Hautes-Alpes), ont planché tout le week-end sur des scénarios alternatifs qui permettraient de rassembler la majorité pour ce vote crucial.

Ces pistes seront présentées mardi au Premier ministre par le chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, et la nouvelle rapporteure générale du budget, Valérie Rabault, précise le quotidien.

"Il y a des oppositions très claires, a expliqué Valérie Rabault au Monde. L'objectif est de trouver un point d'équilibre entre l'exécutif et la majorité."

Une réflexion après des dissidences marquées

Dévoilé la semaine dernière, le plan de réduction de la dépense publique sur la période 2015-2017 est critiqué par une partie du groupe socialiste qui s'oppose au gel de la majorité des prestations sociales jusqu'en octobre 2015 et au gel du point d'indice de la fonction publique.

Au lendemain de la présentation de la stratégie budgétaire du gouvernement, onze députés socialistes avaient ouvert les hostilités en écrivant à Manuel Valls pour l'exhorter à limiter le plan à 35 milliards d'euros d'économies.

Eviter un nouveau "choc de pouvoir d'achat"

Pour ces députés, "le pouvoir d'achat des Français a déjà été touché par les efforts budgétaires, il n'est pas possible de demander plus", selon une note rédigée par la députée des Hautes-Alpes Karine Berger :

"Les ménages aux revenus moyens et modestes ont déjà participé aux efforts de redressement budgétaire [...] Après la hausse des cotisations des retraites ou encore le gel du barème de l'impôt sur le revenu, il n'est pas question de rajouter un nouveau choc de pouvoir d'achat."

S'il ne remet pas en cause l'objectif de réduction de déficit public sous la barre des 3% du PIB ni le cadre des 50 milliards d'euros, le groupe de travail informel souhaite éviter le gel du point d'indice de la fonction publique qui "ne permet pas de dégager des économies structurelles" ainsi que le gel des prestations sociales. Il écarte également toute "hausse supplémentaire du taux effectif de prélèvements obligatoires entre 2015 et 2017".