Gattaz défend une "modération salariale" de "deux ou trois ans"

Par latribune.fr  |   |  293  mots
"Nous sommes au XXIe siècle, il faut faire preuve de pragmatisme économique", rétorque Pierre Gattaz, le patron du Medef, à ses détracteurs. (Photo Reuters)
Le numéro un du Medef s'attaque à la hausse de salaires en général, après son offensive sur le "smic jeune". Il juge qu'une "modération" de deux à trois ans permettrait de retrouver de la compétitivité.

Le patron des patrons revient à la charge sur les salaires. Dans un entretien à l'Usine Nouvelle publiée en ligne ce mardi après-midi, Pierre Gattaz a argumenté en faveur d'une "modération salariale". Celle-ci serait complémentaire des baisses de cotisations que le gouvernement a promis d'accorder dans le cadre du pacte de responsabilité. Il invite entreprises, mais aussi Etat et syndicats à participer à ce mouvement pendant une période de "deux ou trois ans". 

Un avantage compétitif 'mangé' 

Pour justifier cette position, le numéro Un du Medef affirme que " les salaires en France ont augmenté plus vite que l'inflation et que la productivité", ces dernières années. En conséquence, "nous avons 'mangé' notre avantage compétitif", juge-t-il. "Nous avons l'un des coûts horaires les plus élevés d'Europe", argue-t-il encore.

"Il faut être pragmatique"

Le patron du Medef n'en démord pas: il faudrait mettre en place un salaire transitoire inférieur au smic. Reprochant ce qu'il qualifie d'exagérations à ses contradicteurs, dont Laurence Parisot, sa prédécesseure et Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, Pierre Gattaz a rétorqué que "toutes les idées devaient être mises sur la tables, même les plus folles, et après on trie".

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Et d'ajouter: "nous sommes au XXIe siècle, il faut faire preuve de pragmatisme économique" pour moquer les commentaires évoquant d'anciens débats sur la création d'un "smic jeune". 

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