Le moral des Français est resté stable en mai. Bonne nouvelle ou pas ?

Par Fabien Piliu  |   |  357  mots
La confiance des ménages se maintient à un niveau très bas, quinze points en dessous de sa moyenne de longue période
La confiance des ménages s’est maintenue à un niveau très bas en mai. La plupart des indicateurs sont dans le rouge. Les messages optimistes du gouvernement ne font décidément pas mouche.

Le gouvernement a beau marteler que la sortie de crise est imminente, formuler des hypothèses de croissance que beaucoup d'économistes jugent optimistes ou faire quelques cadeaux fiscaux aux citoyens les plus modestes, rien n'y fait. Mesuré par l'Insee, le moral des ménages reste faible. L'indice synthétique mesurant l'opinion des ménages a stagné en avril et mai à 85, soit 15 points en dessous de sa moyenne de longue période. Il faut remonter à septembre 2007 pour observer un indice au moins égal à 100;

Quelles sont les principales craintes pesant sur le moral des Français ? Leur niveau de vie futur, leur capacité à épargner, le chômage sont les sujets qui les inquiètent le plus actuellement, sans surprise, compte tenu du niveau élevé du chômage, des défaillances d'entreprises et, plus globalement, de l'absence de reprise économique.

 

La reprise est imminente pour le gouvernement

Une reprise à laquelle le gouvernement croit pourtant, puisqu'il multiplie les messages en ce sens depuis le début de l'année. Or, le PIB a stagné au premier trimestre. Seule une forte variation des stocks a permis de compenser la chute combinée de la consommation des ménages, de l'investissement des entreprises et la dégradation du commerce extérieur. Après avoir clamé haut et fort que la courbe du chômage allait s'inverser à la fin de l'année 2013, ce qui ne s'est malheureusement pas produit, le gouvernement ne commet-il pas la même erreur en tentant de rassurer l'opinion publique que la crise peut désormais se conjuguer au passé ?

Toujours est-il que même les mesures en faveur des ménages les plus modestes n'ont pas électrisé les ménages. Le collectif budgétaire de juin entérinera les exonérations sur les charges payées par les salariés pour les rémunérations inférieures à 1,3 SMIC qui seront effectives en janvier prochain ainsi que les baisses d'impôts forfaitaires pour 1,8 million de ménages modeste. Elles s'élèveront à 350 euros pour un célibataire, 700 euros pour un couple avec ou sans enfants. Cette mesure devrait être complétée par un allègement de taxe d'habitation.