Emploi, pouvoir d'achat, investissements.. tout savoir (ou presque) sur l'économie française

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  840  mots
En 2013, l'inflation a été limitée à O,6% et les dépenses de consommation ont progressé de 0,5%.
Comme chaque année l'Insee publie son ouvrage sur "L'état de l'économie" française. L'édition 2014 vient de sortir. Elle permet de connaitre l'ensemble des données clés en matière de pouvoir d'achat, investissements, salaires, etc.

Comme chaque année, L'Insee publie son volumineux ouvrage "L'Economie française" qui permet une vison globale de la situation économique française. Dans l'édition 2014, outre quelques "focus" intéressants - explications sur le "repassage" de différentes données; dossier sur la "résistance" des salaires depuis 2008, etc. - on trouvera un grand nombre de fiches thématiques faisant le point sur l'emploi, le chômage, l'investissement, la compétitivité, les prélèvements obligatoires, etc. Résumé.

27 millions de personnes en emploi

En 2013, 27 millions de personnes occupent un emploi dans l'économie française, à temps plein ou à temps partiel. En lien avec le ralentissement de l'activité, l'emploi recule de 48.000 personnes en 2013, après avoir augmenté de 29.000 en 2012 et de 186.000 en 2011. Dans l'industrie, l'emploi s'est contracté en 2013 de 35.000 en équivalent temps plein, soit une perte de 1,2%. L'emploi dans l'ensemble des branches marchandes non agricoles représente 17,1 millions (toujours en équivalent temps plein), soit les deux tiers de l'emploi global.

Un taux de chômage stabilisé

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s'est stabilisé en 2013. Au quatrième trimestre, il s'établit en France à 10,2%, soit le même taux qu'un an plus tôt. Ce taux en 2013 s'élève à 9,8% pour la seule France métropolitaine. Au quatrième trimestre, 2,8 millions de personnes sont au chômage (au sens du BIT). A noter que le taux de chômage des jeunes a atteint un pic fin 2012 avec 25,4% des actifs de moins de 25 ans au chômage. Il a baissé tout au long de l'année 2013 pour revenir à 22,8% au quatrième trimestre.

Un revenu brut disponible en hausse de 0,6%

En 2013, le revenu brut disponible (RDB) - revenus et prestations sociales - des ménages augmente de 0,6%, soit un rythme très proche de celui de 2012 (0,5%). Du fait de l'inflation, le pouvoir d'achat du revenu disponible est resté stable (+ 0,0%) après un net recul de 0,9% en 2012.  La masse salariale nette reçue par les ménages ralentit (+ 0,5% après +1,6% en 2012). D'une part, les salaires et traitements progressent moins (+1% après +1,8% en 2012). Et, d'autre part, les cotisations sociales versées par les salariés accélèrent (+5% après +3,3%), en lien avec la suppression de l'exonération des heures supplémentaires ainsi qu'avec la hausse de la cotisation vieillesse. Les prestations sociales en espèces reçues par les ménages décélèrent aussi (+2,8% après +3,8% en 2012). 

Après avoir fortement augmenté en 2012 sous l'effet des nouvelles mesures fiscales, les impôts courants sur le revenu et le patrimoine croissent plus modérément (+3,9% après + 9%). 

Quand au taux d'épargne, il a reculé de 0,1 point en moyenne annuelle pour s'établir à 15,1%.

Une consommation des ménages en légère hausse

La dépense de consommation des ménages repart légèrement en 2013 (+ 0,5%) après s'être repliée en 2012 (- 0,5%) pour la première fois depuis 1993. Compte tenu du ralentissement de l'inflation (+0, 6% en 2013 contre +1,4% en 2012), la dépense de consommation des ménages en valeur décélère: +0,8% après +1% en 2012.

L'investissement en baisse

L'investissement  de l'ensemble de l'économie a baissé (- 1% en volume et -0,6% en valeur après respectivement + 0,3% et +1,8% en 2012). Ce repli provient principalement des ménages (-2,9% en valeur après - 0,7% en 2012). Mais l'investissement des entreprises non financières, qui représente plus de la moitié de l'investissement total, recule également (- 0,% en valeur, après + 1,5% en 2012). Et ce, d'une part, en raison de perspectives de demandes qui demeurent moroses et, d'autre part, en raison de importante existence de capacités de production non employées. 

 Des prélèvements obligatoires en hausse

Le taux des prélèvements obligatoires  des administrations publiques a progressé de 1 point en 2013 pour atteindre 44,7 points. Cette hausse est exclusivement imputable aux mesures fiscales et sociales votées dans le cadre des lois de finances et de financement de la Sécurité sociale de 2013, ainsi que dans celui de la loi de finances rectificative de 2012, soit un total de 24 milliards d'euros. A noter que la désindexation des barèmes de l'impôt sur le revenu, de l'ISF et des droits de mutation à titre gratuits a rapporté 1,6 milliard d'euros, la limitation de la déductibilité des charges financières (3,7 milliards d'euros) ou encore la suppression de l'exonération fiscale et sociale sur les heures supplémentaires (2,6 milliards d'euros).

Le taux de prélèvements obligatoires de l'Etat  atteint 14,1 points de PIB en hausse de 0,6 point. Celui des administrations publiques locales est stable par rapport à 2012, à 5,9 points de PIB. Enfin, le taux de prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale augmente de 0,4 point pour atteindre... 24 points de PIB. 

La dette des administrations publiques en hausse

A la fin 2013, la dette au sens de Maastricht s'élève très exactement à 1.939,7 milliards d'euros, contre 1.855,4 milliards un an plus tôt. Elle représente 91,8% du PIB en 2013, contre 88,7% en 2012. Quant au déficit public, il s'établit en 2013 à 88,8 milliards d'euros soit 4,2% du PIB contre 4,8% un an plus tôt.