Comptes de campagne de Sarkozy : l'office anticorruption enquête sur le règlement des pénalités

Par latribune.fr  |   |  386  mots
L'ancien chef de l'Etat a été convoqué à Nanterre dans la nuit du 1er au 2 juillet et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur de possibles tentatives de corruption sur de hauts magistrats. (Photo: Reuters)
Qui a réglé les pénalités dues par l'ex-président de la République en raison de l'invalidation de ses comptes de campagne pour la présidentielle de 2012? Le parquet de Paris tente de le déterminer via une nouvelle information judiciaire concernant Nicolas Sarkozy.

La liste des dossiers judiciaires s'allonge. Une enquête préliminaire a été ouverte concernant le paiement par l'UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy après l'invalidation des comptes de campagne pour la présidentielle de 2012.

Le 2 juillet, le parquet de Paris a confié à l'office anticorruption le soin d'enquêter. But des investigations : déterminer s'il y a eu abus de confiance au préjudice de l'UMP, ont indiqué des sources judiciaires à l'agence Reuters et à l'AFP. 

Une invalidation confirmée

En raison de l'invalidation de ses comptes de campagne, l'ex-chef de l'Etat avait été contraint de rembourser une avance forfaitaire de 153.000 euros et de payer 363.615 euros pour le dépassement du plafond légal des dépenses. Le site Mediapart a dévoilé en janvier ces montants qui ont été acquittés. Le mystère demeure quant à l'origine des paiements censés être effectués par le principal intéressé. 

Le 1er juillet, les commissaires aux Compte de l'UMP auraient alerté le parquet sur le paiements de ces pénalités par le parti.

C'est Nicolas Sarkozy lui-même qui avait saisi le Conseil constitutionnel pour dénoncer l'invalidation de ses comptes par la Commission des comptes de campagne, mais les Sages lui ont donné tort. 

Garde à vue

Cette nouvelle information judiciaire a été ouverte le jour de la garde à vue puis de la mise en examen de l'ancien président de la République, pour  "corruption active", "trafic d'influence", "recel" et "violation du secret professionnel". Il est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir des informations sur d'autres affaires judiciaires en cours auprès de Gilbert Azibert, alors premier avocat général près la Cour de cassation, en échange d'un soutien pour obtenir un poste à Monaco.

Nicolas Sarkozy nie fermement les accusations qui lui sont faites. Il l'a encore réaffirmé lors d'une interview accordée à TF1 et Europe 1. 

>> "Il y a eu une volonté de m'humilier en me mettant en garde à vue" (Nicolas Sarkozy)

Retour politique compromis?

Reste à savoir si un retour politique de Nicolas Sarkozy pourrait effectivement être compromis par ces affaires, et ce dans un contexte de crise à l'UMP, secouée par l'affaire Bygmalion. Un sondage réalisé début juillet laisse supposer que, pour le moment, les Français sont loin d'accueillir favorablement une telle perspective.