Conférence sociale : François Hollande ne fait pas recette

Par Fabien Piliu  |   |  535  mots
François Hollande a affirmé avec force que le dialogue social ne pouvait pas être "une perpétuelle surenchère". " Cette méthode (du dialogue social) a ses exigences. Elle suppose le respect des partenaires. Chacun doit être à sa place, en même temps, rassemblés pour agir ", a-t-il déclaré, sans citer les organisations syndicales.
Le chef de l’État n'a pas réussi à convaincre la CGT et FO de revenir sur leur décision de boycotter la seconde journée de la troisième "grande conférence sociale". Lors de son discours introductif, François Hollande a vanté les mérite du Pacte de responsabilité, appelé à chasser "l'esprit de rente" et annoncé la tenue d'Assises de l'investissement en septembre.

François Hollande voulait convaincre la CGT et FO de revenir participer aux tables-rondes de la troisième Grande conférence sociale et d'assister au discours de clôture de Manuel Valls, le Premier ministre ? C'est raté. Après le discours introductif du président de la République, les deux syndicats ont décidé de ne pas revenir sur leur décision.

Quand la CGT et FO boycottent

Quelques instants plus tôt, après une longue rencontre entre le gouvernement et les partenaires sociaux, Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT avait déclaré que "le discours du Premier ministre, qui il y a quelques jours seulement s'exprimait dans le journal Les Echos en faveur du patronat avant même que la conférence sociale ne s'ouvre, ne mérite pas notre présence à ses côtés". Fin juin, c'était le Medef qui avait menacé de boycotter l'événement si le lancement du compte pénibilité n'était pas reporté, avant d'obtenir gain de cause.

Des efforts de persuasion

Pourtant, le chef de l'État, soufflant le chaud et le froid, avait tenté d'être persuasif. Après avoir rappelé les décisions et les actions prises par le gouvernement pour redresser la compétitivité des entreprises et améliorer la situation des finances publiques depuis l'élection présidentielle, le chef de l'État a martelé les enjeux liés au Pacte de responsabilité. Mais il a également fait comprendre à son auditoire que l'exécutif ne pouvait pas tout : "Encore trop de branches professionnelles n'ont pas négocié les contreparties ", a-t-il déclaré. Des contreparties aux allègements des cotisations patronales qui, selon Pierre Gattaz, le président du Medef, pourraient prendre " plusieurs années ", notamment en matière d'emplois.

Restaurer le dialogue social

Pour assurer la réussite ce cette conférence sociale, dont le chômage de longue durée, déclaré grande cause nationale, sera au centre des discussions, François Hollande a affirmé avec force que le dialogue social ne pouvait pas être "une perpétuelle surenchère". " Cette méthode (du dialogue social) a ses exigences. Elle suppose le respect des partenaires. Chacun doit être à sa place, en même temps, rassemblés pour agir ", a-t-il déclaré, sans citer les organisations syndicales.

Le discours du Bourget est loin

Des syndicats que le président de la République a tenté d'amadouer lorsqu'il a invité les entreprises à développer l'épargne salariale et l'intéressement et en demandant aux banques de prendre également « leur part dans le financement de l'économie ». On est loin des attaques virulentes prononcées au Bourget contre le monde de la finance pendant la campagne électorale...

Une rentrée chargée

Des Assises de l'investissement seront organisées à la rentrée, notamment " pour lutter contre l'esprit de rente ", a expliqué François Hollande. Une rentrée qui s'annonce animée, le chef de l'État ayant également annoncé une rencontre "au plus haut niveau " entre l'État et les partenaires sociaux sur l'apprentissage en septembre pour " lever tous les blocages, tous les obstacles" à son développement. Surtout pour ceux qui y voudront bien y participer...