Elisabeth Guigou représenterait la France à la Commission européenne

Par Romaric Godin  |   |  376  mots
C'est Elisabeth Guigou qui devrait aller à Bruxelles, non Pierre Moscovici
Selon Paris Match, Pierre Moscovici aurait été évincé devant la résistance allemande. Elisabeth Guigou pourrait être Haut représentante aux Affaires étrangères.

Pierre Moscovici aurait donc perdu son pari. Selon Paris Match, la France sera représentée à la Commission européenne par Elisabeth Guigou. Paris souhaiterait que l'ancienne ministre de la Justice devienne Haut Représentante aux Affaires étrangères, en remplacement de Catherine Ashton. La France renonce donc à prétendre au commissariat aux Affaires économiques et monétaires.

L'Allemagne a dit « nein »

L'affaire semblait entendue depuis quelques jours. Vendredi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'était une nouvelle fois interrogé sur le « signal » qu'enverrait la nomination d'un Français à ce poste qui devra faire rentrer la France dans le rang du pacte de stabilité. Le ministre allemand avait certes affirmé n'avoir rien contre Pierre Moscovici, mais en insistant sur la nécessité pour la France de respecter ses délais, il avait fixé un prix trop élevé pour Paris. Il est vrai qu'outre-Rhin, la nomination de celui qui avait déjà dû, à Bercy, demandé un délai ne plaisait guère.

Un Néerlandais en père fouettard de la France ?

Si ces informations se confirment, le choix du commissaire en charge de ce dossier crucial devrait être le ministre des Finances néerlandais Jeroen Disselbloem ou son homologue espagnol Luis de Guindos. Avantage au Néerlandais qui est « socialiste » comme l'a promis Jean-Claude Juncker et qui rassure par son orthodoxie financière Berlin. Ce sera sans doute un interlocuteur difficile pour Bercy, car, en tant que ministre des Finances des Pays-Bas, il a pratiqué une austérité sévère provoquant une récession non moins sévère.

Un poste pour l'Italie

Si Ellisabeth Guigou devient Haut-représentante, alors Rome devra retirer la candidature de Caterina Mogherini qui ne plaisait guère en Europe centrale où elle était jugé trop proche de Moscou. Ce n'est pas le cas d'Elisabeth Guigou qui s'est toujours montré très ferme avec Vladimir Poutine. Mais Rome va alors demander une compensation de taille. Notamment la présidence du Conseil européen, normalement réservé à un Conservateur et que plusieurs personnalités d'Europe centrale visaient. Matteo Renzi devra se montrer ferme pour imposer son candidat, peut-être l'ancien président du Conseil Massimo D'Alema. Il est peu crédible que Rome se contente d'un poste honorifique.