Pierre Gattaz ne se satisfait pas du Pacte de responsabilité

Par latribune.fr  |   |  376  mots
"La France est un grand pays avec des entrepreneurs, des équipes, des salariés, des compétences... mais il doit faire comme dans la fable américaine « who moved my cheese ? » (« qui a piqué mon fromage ? » ) : arrêter de se plaindre et d'attendre, et se bouger, se prendre en main, réagir," affirmait Pierre Gattaz, sur son blog, lundi.
Pour le président du Medef, la France peut rebondir en prenant en plus du Pacte de responsabilité, démarche qu'il soutient, des mesures sur les seuils sociaux, le travail le dimanche et le soir, et les verrous sectoriels.

Pierre Gattaz est, c'est suffisamment rare pour le souligner, optimiste sur la situation de la France. Le président du Medef a en effet publié lundi un billet sur son blog intitulé "Oui, la France peut rebondir !". Fin juillet, le patron des patrons déclarait pourtant dans les colonnes du Figaro que la situation du pays était "catastrophique".

"Pour une fois le gouvernement va dans la bonne direction"

Son principal sujet de satisfaction, c'est le Pacte de responsabilité, fait de baisses de charges pour les entreprises, décidé par le gouvernement. Le président du Medef se lâche même :

"Restons cohérents et déterminés. Sur ce point, le gouvernement fait ce qu'il faut et va dans la bonne direction. Pour une fois, reconnaissons-le !".

Il faut dire qu'en pleine fronde à gauche, le gouvernement, qui souhaite garder le cap, a bien besoin de soutien en ce moment.

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Utiliser les leviers non-budgétaires

Cependant, Pierre Gattaz tempère son propos. Après s'être plaint de l'entrée en vigueur tardive des mesures du Pacte de responsabilité ainsi que du recyclage du CICE, il prévient: "Est-ce que cela suffira ? Non. Évidemment que non."

"Ce n'est pas en revenant seulement à la situation de 2007 en termes de poids des charges pesant sur les entreprises qu'on effacera sept années de crise qui ont laissé exsangues nos entreprises pendant que nos concurrents continuaient à investir. Il faut aller au-delà. Il faut peser sur des leviers qui peuvent relancer la croissance et qui ne sont pas budgétaires (on les connaît tous : les seuils, le travail le dimanche et le soir, les verrous sectoriels, etc.)."

"Qui a piqué mon fromage ?"

Et de se lancer ensuite dans un élan d'anti-fatalisme qu'on lui connaît très rarement:

"Est-ce que nous sommes condamnés à être déclassés ? Non, non et non. Trois fois non. La France est un grand pays avec des entrepreneurs, des équipes, des salariés, des compétences... mais il doit faire comme dans la fable américaine "who moved my cheese ?" ("qui a piqué mon fromage ?" ) : arrêter de se plaindre et d'attendre, et se bouger, se prendre en main, réagir."