"J'ai été effaré de voir que l'on peut siffler le mot entreprise" (Laurent Berger)

Par latribune.fr  |   |  300  mots
"J'aime les entreprises responsables. Et aujourd'hui, elles ne le sont pas toujours. Mon objectif, c'est de les amener à le devenir," a expliqué Laurent Berger dans les Echos de mardi.
Le chef de la CFDT appelle à une "évolution culturelle" de la gauche pour "une entreprise responsable", et non pas contre l'entreprise.

"J'ai été effaré de voir que l'on pouvait être sifflé parce que l'on prononçait le mot entreprise" alors que "les trois quarts des salariés se disent fiers de travailler dans leur entreprise", déclare Laurent Berger dans une interview accordée aux Echos de mardi.

Berger appelle à une "évolution culturelle"

Dimanche 31 août à La Rochelle, le Premier ministre Manuel Valls a en effet provoqué les sifflets d'une partie de l'auditoire en parlant des "entreprises" dans son discours.

"Il y a une partie de la majorité qui a fait son évolution culturelle sur ce que sont les entreprises (...) Une partie seulement", regrette Laurent Berger, et d'ajouter que "cette évolution, la CFDT l'a faite il y a 20 ans".

Dans l'entretien, il appelle la gauche à "aller au-delà des mythes et des totems. Sans tout casser et tout remettre en question mais en faisant évoluer et progresser les droits réels de tous".

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"J'aime l'entreprise responsable"

Le chef de la CFDT, syndicat réputé proche du PS, nuance toutefois. Répondant au "j'aime l'entreprise" de Manuel Valls à l'université du Medef, qui lui a valu une standing ovation du patronat et l'ire de l'aile gauche du parti socialiste, il a préféré dire :

"J'aime les entreprises responsables. Et aujourd'hui, elles ne le sont pas toujours. Mon objectif, c'est de les amener à le devenir".

Pour le syndicaliste, le patronat doit aussi "faire sa révolution culturelle et reconnaître que l'entreprise, c'est une propriété sociale dans laquelle les salariés doivent avoir voix au chapitre et ne doivent pas être seulement considérés comme une variable d'ajustement. Une partie du patronat ne l'a pas encore compris", estime-t-il.

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