Investissement : Hollande peut-il convaincre les entreprises ?

Par Fabien Piliu  |   |  408  mots
Investissez, il en restera toujours quelque chose !
Lors des Assises du financement de l'investissement et de l'innovation, le président de la République a fait quelques annonces et ouvert plusieurs chantiers. L'investissement a reculé au premier semestre.

Quelques annonces et quelques chantiers ? Lors de son discours de clôture des assises du financement de l'investissement et de l'innovation, François Hollande a plutôt joué la carte de la modération. Certes, quelques annonces ont été faites par le président de la République pour relancer le secteur de la construction. Ainsi, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et l'Etat débloqueront bientôt une enveloppe de 1,9 milliard d'euros provenant de cessions de participations pour permettre la construction de 25.000 logements intermédiaires sur cinq ans " dans les zones tendues ", a précisé le chef de l'Etat. Une mesure qui avait déjà été présentée par Manuel Valls, le Premier ministre à la fin du mois d'août. Autre mesure annoncée par le président de la République, la mise en place prochaine par Bpifrance d'un fonds de garantie des crédits de trésorerie pour 10.000 très petites entreprises (TPE). Il portera sur des crédits allant jusqu'à 50.000 euros.

La titrisation des prêts à l'étude

En revanche, les chefs d'entreprises qui attendaient un coup de pouce spectaculaire à l'investissement après le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et les allègements de cotisations contenues dans le pacte de responsabilité en ont été pour leurs frais ! Plusieurs chantiers ont été ouverts pour orienter davantage l'épargne des Français vers les entreprises et pour développer de nouveaux outils de financement tels que la création de bourses locales. Il a également évoqué évoqué le projet de la banque publique d'investissement Bpifrance d'expérimenter la titrisation de crédits accordés à des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) afin d'inciter les banques à leur prêter davantage. Concrètement, ce mécanisme permet de fractionner des créances bancaires et de les revendre à d'autres investisseurs, en l'occurrence des assureurs, les faisant ainsi sortir du bilan de la banque qui a consenti le prêt.

L'investissement est en berne

Après avoir cédé 0,6% en 2013, l'investissement des entreprises devait augmenter de 4% cette année. C'est en tout cas ce que prévoyaient les chefs d'entreprises en début d'année. C'était avant que la conjoncture se dégrade et calme leurs ardeurs, douchant du même coup les espoirs du gouvernement d'une reprise progressive de l'activité. Résultat, l'investissement des entreprises a reculé, de 0,7% au premier trimestre et de 0,8% au second.