François Hollande peut-il relancer l'investissement ?

Lundi se tiendront à L'Elysée les Assises du financement de l'investissement et de l'innovation. A l'issue de cet événement, le président de la République fera des annonces et ouvrira de nouveaux chantiers, notamment pour mobiliser davantage l'épargne des Français vers les entreprises. Mais quels peuvent être les effets de ces nouvelles mesures si la demande reste atone et la confiance est en berne ?
Fabien Piliu
Lundi, le président de la République devrait annoncer de nouvelles mesures pour relancer l'investissement

Après les Assises de l'entrepreneuriat, les Assises de la fiscalité, les Assises de la ruralité, les Assises de l'économie circulaire, entre autres, voici l'heure des Assises du financement de l'investissement et de l'innovation. Elles se tiendront à l'Elysée lundi avec, au menu, quatre tables-rondes animées par Emmanuel Macron et Michel Sapin dont les thèmes porteront sur le financement des PME innovantes, la mobilisation des outils publics de financement, l'orientation de l'épargne des Français vers les entreprises ainsi que sur les nouveaux instruments de financement.

Après les discussions entre les ministres, les chefs d'entreprises, leurs représentants et une multitude d'experts, François Hollande devrait faire plusieurs annonces pour relancer un investissement en panne et ouvrir de nouveaux chantiers. En panne ? Après avoir reculé de 0,6% en 2013, l'investissement des entreprises devait augmenter de 4% cette année. Telles étaient les anticipations des chefs d'entreprises en début d'année. Mais les statistiques de l'Insee ont refroidit le gouvernement, l'investissement ayant reculé de 0,7% au premier trimestre et de 0,8% au second.

De nombreuses pistes à l'étude

Plusieurs pistes sont d'ores et déjà connues notamment pour renforcer les fonds propres des PME innovantes qui ont des besoins importants de capitaux, pour faciliter l'accès des PME à des sources de financement de plus en plus nombreuses parmi lesquelles le crowdfunding, en plein essor, ou les bourses locales.

Le développement de la titrisation des créances aux PME et aux ETI qui est encore balbutiante et une meilleure orientation des placements réalisés par les caisses de retraite et l'épargne salariale vers les entreprises seront également étudiés ainsi que le lancement de nouveaux programmes d'investissements de la Caisse des dépôts.

Un impressionnant arsenal de mesures

Toutes ces mesures viendront compléter l'impressionnant arsenal de dispositifs déjà en vigueur, dont une partie est sous la tutelle de Bpifrance créée le 31 décembre 2012 par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Citons notamment la création du crédit d'impôt innovation (CII), le rétablissement du statut de jeune entreprise innovante, le lancement du second Grand emprunt, la mise en place du PEA-PME et des nouveaux contrats d'assurance-vie euro-croissance et euro-génération - qui pourraient à terme attirer 200 milliards d'euros vers les entreprises -, la création du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), la pérennisation de l'ISF PME et du crédit impôt recherche ou encore la réforme du code des Assurances de juillet 2013 qui permet aux assureurs d'accorder des crédits aux PME. Selon l'exécutif, cette mesure aurait d'ores et déjà permis d'injecter 5 milliards d'euros dans la sphère réelle de l'économie.

Avec ces Assises, qui seront suivies vendredi 19 septembre par les Assises de l'apprentissage, François Hollande tente inlassablement de mobiliser les forces vives. Il n'a pas le choix. S'il ne faisait rien, les critiques sur la politique économique actuellement menée par le gouvernement seraient encore plus vives.

Encore des mesures nouvelles

Ces nouvelles mesures, et celles qui découleront des chantiers ouverts lundi seront-elles en mesure de relancer un investissement en panne et sans le retour duquel, aucune reprise durable de la croissance, aucune montée en gamme de l'appareil productif et donc du made in France ne sont possibles ? Ce n'est même pas certain, en dépit de la faiblesse des taux d'intérêts. La demande de crédits n'est-elle pas très faible ? Selon la Banque de France, elle a progressé de 1,6% sur un an en juillet, tirée en très grande partie par la demande émanant des grandes entreprises. Sans une reprise franche de la demande intérieure, c'est à dire de la consommation des ménages - même si elle résiste encore un peu - et des administrations publiques mais aussi de la demande étrangère adressée à la France, les chefs d'entreprises n'investiront pas.

La confiance est en berne

Ils n'embaucheront pas non plus, sachant que l'on estime à plus de 200.000 le nombre d'emplois en sureffectif actuellement dans les entreprises. " On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif ", avait énoncé l'économiste britannique John Maynard Keynes dans sa "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et la monnaie" parue en 1936.

Puissent les entreprises tricolores profiter du dynamisme des économies émergentes. Mais force est de constater que la réorientation géographique des échanges prend du temps. En 2013, près de 60% des exportations françaises prenaient le chemin de la zone euro. Une proportion qui n'a quasiment pas varié depuis une décennie... quant au nombre d'entreprises exportatrices, il ne dépasse les 120.000 les années fastes, à comparer aux 3 millions d'entreprises recensées en France. Le serpent se mordant la queue, cette faiblesse des carnets de commandes que les chefs d'entreprises signalent régulièrement dans les enquêtes de conjoncture continue de plomber leur moral. A quand les Assises de la demande - ou de la relance diraient les députés socialistes frondeurs - et les Assises de la confiance ?

Fabien Piliu
Commentaires 36
à écrit le 15/09/2014 à 15:18
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N'attendons pas que le gouvernement trouve des financements pour les PME. Finançons-les nous même !

à écrit le 14/09/2014 à 10:00
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vu qu'il n'aime pas les riches(sauf lui) et qu'il est l'ennemi de la finance (excepté la sienne) j'en doute beaucoup.

à écrit le 13/09/2014 à 14:17
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Non mais ! Vous prenez les politiques en général et notre président en particulier, pour les Dieux siégeant sur l'Olympe ?

le 13/09/2014 à 14:31
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Mais il le croit, lui......

à écrit le 13/09/2014 à 11:10
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Vue de la planète Mars, c’est fou comme la perception de l’Économie par les être humains est étriquée. À leur décharge le formatage des grandes écoles ne donnent guère d’espace aux idées alternatives et encore moins aux utopies. Pourtant les hommes e...

à écrit le 13/09/2014 à 10:54
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Avant ,je me crevais le cul pour trouver un investissement rentable et donnais 50% du bénéfice à l'état ,il en a voulu 75% et bien maintenant je me repose et l'état il a gagné quoi?? rien et moi je profite le ma courte vie en glandant comme les assis...

le 13/09/2014 à 16:00
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au moins Hollande et sarkosy ont eu le mérite de t'ouvrir les yeux et du statut d'esclave pour tous tu est devenu glandeur solitaire

le 13/09/2014 à 19:36
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Les assistés comme vous dites, ils ne se glandent pas , ils survivent, et ça , c'est du courage.Le courage, voyez vous, c'est tout les jours recommencer quelque chose pour rien. Vous voyez, on est loin de ce que vous pensez.

à écrit le 13/09/2014 à 7:23
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monde impitoyable , ou parce que l on a plus d argent on pourra acheter la maison du voisin , ce qui ce passe depuis des année ou de gros concurrents achète sans vergogne le concurrent juste un peut moins gros que lui et ensuite licencie alors. l inv...

à écrit le 13/09/2014 à 1:36
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Quand les banques ne pretent pas et que l Etat ne les froisse jamais , de peur qu elles ne veuillent plus financer ce qu elles ne finance de toute facon jamais, l Etat essaie de trouver des parades en bricolant des mesurettes qui meme accumulées n au...

le 13/09/2014 à 10:41
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Froisser les banques pour qu'elles prêtent = subprimes. On a vu le résultat de cette politique de gauche, merci bien !

à écrit le 12/09/2014 à 22:58
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Il faudrait pour cela un " choc" fiscal en contradiction avec l'idéologie marxiste d'une grande partie de la gauche! Un choc qui redonnerait la confiance perdue: suppression définitive de l'ISF, fiscalité plus intéressante sur les plus-values, un peu...

le 12/09/2014 à 23:18
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Les US vous attendent à bras ouvert, mon seigneur...

le 13/09/2014 à 9:55
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150% d'accord avec Robert, quant à yvan, restez sur votre petit nuage, si vous avez un emploi gardez le bien au chaud, sinon cela cela va devenir de plus en plus dure, car le modèle Français qui consiste à prélever un max sur ceux qui travaillent pou...

à écrit le 12/09/2014 à 22:49
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À force d'insulter les " riches", ceux qui auraient pu investir, à force de les matraquer fiscalement au nom d'une idéologie qui a prouvé son échec et ruine des pays, ces riches sont parti... Et ceux qui sont restés, beaucoup moins riche, n'ont de to...

le 13/09/2014 à 10:12
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Absolument d'accord! L'état à tout fait pour détruire l'investissement dans le pays et l'attrait de la France! Remonter la pente sera extrêmement dur et je ne pense pas que ce gouvernement en soit capable.

à écrit le 12/09/2014 à 22:01
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NON

à écrit le 12/09/2014 à 20:57
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l investissement de quoi ,ils ont laisser partir la sidérurgie et combien d autres. investir pour supprimer des emplois puisque moderniser c est supprimer des emplois les chinois et pays du tiers monde pourvois a tout ce que l on a besoin

à écrit le 12/09/2014 à 20:30
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Pour oser cet article, c'est comme nier la crise mondiale économique en cours. Hollande ne peut rien ni plus ou moins que TOUS les dirigeants de la planète, qui sont devenus des pantins. Hé oui, ce n'est plus le politique qui dirige, mais l'argent. ...

à écrit le 12/09/2014 à 20:19
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Le seul moyen de redonner de la confiance, de relancer la France : Qu’il dégage

à écrit le 12/09/2014 à 20:04
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la fiscalite francaise a decourage tt le monde, l'heure est au grand desinvestissement, et c'est pas trois mesurettes tordues qui vont de toute facon etre modifiees 10 fois en 3 ans qui vont changer qqch...

le 12/09/2014 à 20:31
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Si vous payez beaucoup d'impôt, c'est que vous gagnez beaucoup. Ne gagnez plus rien, dans ce cas.

le 13/09/2014 à 10:48
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Beaucoup d'entreprises et de professions libérales ont déja levé le pied et travaillent moins pour pas dépasser certains seuils et qui en définitive perçoit moins :c'est l'état

à écrit le 12/09/2014 à 19:27
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la reponse est niet !!! il est grillé sa parole ne vaut pas un rouble ! sans confiance aucun investissement le pacte c est encore du bricolage on n est pas pret de voir 1 euro il faut mieux faire des éconnomies que d embaucher car les dettes de...

à écrit le 12/09/2014 à 18:32
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La bonne question est : François Hollande peut-il relancer sa popularité ?

le 12/09/2014 à 20:33
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Et quel dirigeant sur terre a encore une quelconque popularité..?? Vu la crise en cours, je cherche...

le 13/09/2014 à 10:39
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Merkel. Vous devriez chercher plus loin que votre nombril..

à écrit le 12/09/2014 à 18:17
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dans le domaine de la prothèse dentaire, il y a de quoi faire.

à écrit le 12/09/2014 à 17:08
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FONCTIONNAIRES: 500 milliards (500.000 millions) âr an ! Trop nombreux, trop de RTT, retraite pharaonique calculée sur leur dernier salaire et non pas sur la moyenne des 25 meilleures années comme pour le privé = QUI COULE LA FRANCE ? Les copains de...

à écrit le 12/09/2014 à 17:05
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OUI: en démissionnant immédiatement ! Hollande, dehors

à écrit le 12/09/2014 à 17:04
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pour fh il faudrait faire l'inverse de son discours du bourget et comme vals pour les entreprises, dire qu'il aime les riches, la finance, les investisseurs, les fonds de pension, les propriétaires, ....mais évidemment il se heurtera à de la méfiance...

à écrit le 12/09/2014 à 16:47
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Avec de nouvelles carottes fiscales sur l'immobilier et la chute de la bourse, l'epargne se dirigera une nouvelle fois vers la bulle immobiliere au detriment du reste de l'economie ! ça tombe bien, d'apres leurs declarations, 98% des patrimoines de ...

le 12/09/2014 à 17:01
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On ne peut rien attendre de fonctionnaires pour 'investissement' est un mot du dictionnaire car jamais ils ne mettent un kopeck de leur propre argent dans une entreprise quelconque.

à écrit le 12/09/2014 à 16:46
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On va faire des réunions, des tables rondes, suivies d'un banquet. Puis on va créer des commissions fort bien payées et.... On arrivera en 2017!

à écrit le 12/09/2014 à 16:45
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Un million de fonctionnaires en moins, chute de la dépense publique de 15% minimum pour passer en dessous de 50% du pib, suppression ISF etc. Tout cela est hors de portée. Ce pays de socialistes se cassera la figure...

à écrit le 12/09/2014 à 16:44
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Mobiliser d'avantage l'épargne des français quand la confiance n'est pas là me semble une utopie, surtout, en sachant que la croissance profite aux autres pays qui ont reçu nos délocalisations et qui nous envoient leurs" travailleurs détachés" en mai...

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