Le Sénat retombe dans l'escarcelle de la droite

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  492  mots
La Haute Assemblée du Palais du Luxembourg (photo) repasse à droite après une parenthèse à gauche de trois ans.
Sans surprise, la gauche a perdu la majorité sénatoriale lors du renouvellement de la moitié de la Haute Assemblée ce 28 septembre. Grâce à la proportionnelle, deux sénateurs Front National entrent pour la première fois au Sénat

Comme prévu, la majorité "de gauche" au Sénat n'aura été qu'une courte parenthèse de trois ans. Le Sénat, sans surprise, a rebasculé à droite  ce dimanche 28 septembre. A priori,  l'UMP et l'UDI enregistraient un gain net de 16 sièges, alors que la majorité sortante de gauche était de sept sièges. Au total, la droite pourrait obtenir au final une majorité de 10 à 20 sièges.

Seule la moitié du Sénat (179 sièges sur 348) était donc renouvelée au cours de ce scrutin, dans 59 départements métropolitains et cinq collectivités d'outre-mer. Quelque 87.000 grands électeurs, pour l'essentiel des conseillers municipaux, votaient.

A 22H00, la droite républicaine totalisait 188 sièges, soit 13 de plus que la majorité absolue (175), la gauche 155 et le FN 2. Le sort de trois sièges (en Guyane, à Saint-Martin et en Polynésie) n'était pas encore connu. Si on ajoute à ces chiffres la répartition politique des 167 sièges non renouvelables, l'UMP, l'UDI et les divers droite totalisent 187 sièges, soit 12 de plus que la majorité absolue (175), la gauche 155 et le FN 2.

Le Front National aura pour la première fois deux sénateurs

Si la victoire de l'UMP était mécaniquement attendue après la vague bleue des municipales de mars 2014, le Front national a lui créé la surprise en faisant pour la première fois son entrée dans la Haute assemblée, avec deux élus: Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône) et David Rachline (Var). Un résultat consécutif à la multiplication des départements où le vote se déroule selon le scrutin proportionnel et non pas majoritaire à deux tours. Au total, 119 sénateurs étaient élus  selon la proportionnelle et 59 selon le scrutin majoritaire.

Selon le PS, si la défaite est bien là pour la gauche, on est "loin des espoirs de la droite et il n'y a pas de vague bleue". "La gauche résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales", a-t-on ajouté à la direction du Parti socialiste.

Jean-Michel Baylet (radicaux de gauche) battu

Il n'empêche,  à gauche, les dégâts sont surtout sensibles pour les radicaux de gauche (PRG) et les communistes. Sensation du scrutin, Jean-Michel Baylet, président du PRG (radicaux de gauche) et du conseil général du Tarn-et-Garonne, est battu dans ce département. Anne-Marie Escoffier (PRG), ex-ministre déléguée à la Décentralisation du gouvernement Ayrault, a dû s'incliner dans l'Aveyron.

Secrétaire d'Etat dans ce même gouvernement, le socialiste Thierry Repentin est battu en Savoie.

Le Front de gauche perd trois des cinq sièges qu'il détenait (Allier, Bouches-du-Rhône, Rhône).

On saura mardi 30 septembre qui succèdera à Jean-Pierre Bel (PS) à la présidence du Sénat. Une "primaire" est en effet organisée au sein du groupe UMP qui doit départager les deux principaux candidats, Gérard Larcher, ancien président du Sénat, et Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre de Jacques Chirac.