Qui sauvera la croissance en 2014 ?

Par Fabien Piliu  |   |  441  mots
Les ménages et les administrations publiques auront permis à l'économie de ne pas stagner cette année.
Selon l'Insee, c'est parce que la demande intérieure résistera que l'économie française échappera à la stagnation en 2014. Les dépenses des ménages mais aussi des administrations progresseront respectivement de 0,1% et de 2,2% par rapport à 2013.

L'investissement des ménages, qui chutera de 7,4% entre 2013 et 2014, et des entreprises (-0,6%) étant dans le rouge, quel sera le principal soutien de l'économie française cette année ?

Le commerce extérieur ? Il est atone. Il n'affichera qu'une progression annuelle de 0,1% cette année. Selon l'Insee, seule la demande intérieure progressera en 2014, en particulier la consommation, comme le laissait envisager les dernières statistiques portant sur les dépenses des ménages. Cette progression restera néanmoins timide, évaluée à 0,1%.

En revanche, les dépenses de consommation des administrations publiques (centrales, locales et de Sécurité sociale), qui s'élèveront cette année à 549,9 milliards d'euros - à comparer aux 1.085,6 milliards d'euros de la consommation des ménages - augmenteront de 1,8%. Elles avaient progressé de 1,9% en 2013 et de 1,7% en 2015.

Les dépenses totales de l'Etat ont reculé

Ces progressions permettent de relativiser l'effort de rigueur imposé par l'exécutif depuis 2012, même si les dépenses totales de l'Etat ont reculé entre 2013 et 2014, passant de 380,7 à 379,1 milliards d'euros. Les dépenses des administrations publiques locales sont globalement restées stables à 11,9 milliards d'euros sur la période.

Pourtant, lors de la présentation du projet de loi de finances 2014, le message du gouvernement avait été clair : la maîtrise des dépenses publiques était la priorité. "Chaque économie réalisée constitue autant d'impôt en moins à prélever sur les ménages et les entreprises. Dans le budget 2014, plus de 80 % de l'effort de rétablissement des comptes portera donc sur les économies de dépenses publiques, soit 15 milliards d'euros au total. Ce résultat historique est atteint par une méthode nouvelle qui permet de chasser la mauvaise  dépense et de conforter la bonne. Ces efforts sont partagés, toutes les administrations publiques y participent ", expliquait le document présenté par Bercy.

L'impact sur l'activité

Les tenants de l'orthodoxie budgétaires pourront renâcler. On peut les comprendre, d'autant que les messages du gouvernement ont été sans équivoque, répétant à l'envie sa détermination à couper dans la dépense publique. En revanche, les partisans de la relance devraient se réjouir, à moins que l'effort des administrations publiques soit encore jugé trop insuffisant pour retrouver le chemin d'une croissance vigoureuse et durable.

Avec un effort de 21 milliards d'euros en 2015, dont 3,7 milliards réclamés aux collectivités locales, les dépenses des administrations publiques baisseront-elles ? A voir. Si tel était le cas, l'impact sur l'activité, et en particulier, sur celle du secteur privé serait à n'en pas douter négatif. Il ne resterait plus qu'à espérer que la confiance revienne et que les carnets de commande se remplissent à nouveau.