Le gouvernement pourra-t-il empêcher la diminution du nombre de pharmaciens ?

Par Fabien Piliu  |   |  417  mots
Le nombre de pharmaciens titulaires a reculé de 4,1 % en 2011 et de 1,5 % en 2012
Selon l'Insee, le nombre de pharmaciens titulaires a reculé depuis 2010. En cause, le vieillissement de la population est avancé par l'Institut. Le projet de loi "Croissance et activité" porté par Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, pourra-t-il inverser cette tendance ?

En hausse depuis le début des années 90, le nombre de pharmaciens titulaires a reculé de 4,1 % en 2011 et de 1,5 % en 2012 malgré un numerus clausus constant selon une étude de l'Insee publiée ce jeudi. En 2012, 28.300 pharmaciens titulaires étaient recensés.

Cette érosion du nombre de pharmaciens n'est pas vraiment récente, celle-ci ayant décéléré à la fin des années 90 malgré un relèvement important du numerus clausus. Celui-ci a augmenté 3,2 % par an entre 1998 et 2008.

L'Insee explique la baisse du nombre de pharmaciens à la fois par le vieillissement de la profession, dont l'âge moyen s'élève à 49 ans, à l'origine d'un nombre important de départs à la retraite. Cette érosion trouve également son origine dans l'orientation plus marquée des jeunes diplômés vers d'autres spécialités.

Quand le choc de simplification touche les pharmacies

Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie et Marisol Touraine avaient-ils parcouru cette étude avant sa publication ? Toujours est-il que le projet de loi pour la "Croissance et l'activité"  qui sera au menu du Conseil des ministres le 11 décembre comporte deux mesures pouvant permettre d'inverser cette tendance et de lutter contre le déserts médicaux : une simplification des conditions d'installation des pharmacies avec "2 ou 3 règles" contre une douzaine aujourd'hui

Comme le précise le site service-public.fr, l'ouverture d'une nouvelle pharmacie dépend du nombre d'habitants recensés dans la commune où elle va être située, conformément au numerus clausus. L'ouverture d'une pharmacie, par transfert ou création, est possible dans les communes qui comptent plus de 2.500 habitants (ou 3.500 en Guyane, en Moselle et en Alsace). Ensuite, l'ouverture ou le transfert de nouvelles pharmacies sont autorisés par tranche de 4.500 habitants. Ainsi, une seconde pharmacie peut être implantée dans une commune qui compte plus de 7.000 habitants. L'implantation d'une pharmacie dans une commune de moins de 2.500 habitants n'est pas autorisée sauf si la commune a précédemment disposé d'une pharmacie qui desservait plus de 2.500 habitants.

Simplifier le transfert des pharmacies

Le projet de loi propose également de simplifier les conditions de transfert des officines. Actuellement, le transfert d'une pharmacie dans une autre commune est possible seulement si la commune d'origine compte moins de 2.500 habitants, s'il n'y a qu'une seule pharmacie, ou un nombre d'habitants inférieur à 4.500 par pharmacie supplémentaire.
Ces deux mesures de simplification seront intégrées au projet de loi Santé porté par Marisol Touraine qui sera débattu au Parlement au début de l'année prochaine.