Les entreprises continuent de broyer du noir et sacrifient l'investissement

Par Fabien Piliu  |   |  477  mots
Les dirigeants d'entreprises ont plutôt tendance à craindre l'avenir en se fondant sur un présent morose.
Marqué par la faiblesse de la demande, le climat des affaires ne se réchauffe pas. Les PME doutent de leur capacité à survivre. La torpeur saisit également les dirigeants des entreprises de croissance.

Selon le gouvernement, toutes les conditions, ou presque, seraient réunies pour que la reprise se conjugue enfin au présent. L'augmentation de la compétitivité-prix offerte par la dépréciation de l'euro face au dollar et le recul des cours du brut, la montée en puissance du CICE et l'entrée en vigueur du Pacte de responsabilité seraient notamment de nature à réactiver l'économie française. Il ne manquerait que la confiance.

Or, les dernières enquêtes de conjoncture en témoignent : la confiance des dirigeants d'entreprises est toujours le chaînon manquant de la croissance. Selon une enquête menée par la CGPME, le climat des affaires s'est détérioré pour 47 % des patrons de PME interrogés au cours du dernier trimestre 2014.

« La situation s'est particulièrement dégradée dans le commerce et le bâtiment où, respectivement, 56 % et 59 % des chefs d'entreprises ont fait ce constat. Pour les mois à venir, 91 % des patrons de PME estiment que le climat des affaires ne devrait pas s'améliorer », précise l'enquête, qui déplore également le faible niveau de trésorerie des PME passées au crible.

Plus de 80% des entreprises n'envisagent pas d'investir cette année

Ainsi, 93 % des entrepreneurs considèrent que leur trésorerie ne s'est pas améliorée au cours du dernier trimestre 2014. Et ils sont 47% à estimer qu'elle s'est détériorée...

Cette tendance est plus marquée dans le commerce et le bâtiment où, respectivement, 50% et 54% des entrepreneurs font ce constat. Résultat, 82% des dirigeants de PME n'ont pas l'intention d'investir.

En Allemagne ? L'investissement progresse de 2,9% en 2014

Cette année, comme les précédentes, le sous-investissement chronique devrait donc perdurer, obérant un peu plus la capacité de l'économie française à se moderniser et à monter en gamme sa production pour lutter efficacement contre la concurrence étrangère. A titre de comparaison, l'investissement a augmenté de 2,9% en 2014 en Allemagne, quand il reculait de 1,7% en France rappelle la dernière note de conjoncture de l'Insee.

La torpeur saisit également les entreprises de croissance

Au sein des entreprises de croissance, la confiance n'est pas davantage au beau fixe. Selon le baromètre réalisé par Astorg Partners pour Croissance Plus, 66% des entreprises de croissance interrogées ont au moins atteint leurs objectifs au cours des six derniers mois. Seules 11% seulement les ont dépassés, une proportion qui reste stable.

L'avenir n'est pas rose. Elles ne sont que 33% à prévoir une hausse de l'activité pour les six prochains mois.

L'attentisme est toujours de rigueur, même au sein de ces entreprises. En effet, les investissements devraient augmenter pour moins de trois entreprises de croissance sur dix (28%). Elles ne sont que 27% à déclarer bénéficier du Crédit d'impôt recherche (CIR) et 22% entendent investir davantage de ressources en R&D en 2015.