Départementales : le Front National dispose d'un potentiel de 31% et séduit les électeurs UMP

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  626  mots
43% des sympathisants UMP sont favorable à un accord national entre leur parti et le Front National.
Un sondage BVA accorde au Front national un potentiel de 31% de votants aux départementales. Un autre sondage TNS Sofres montre que 43% des sympathisants UMP se disent favorables à un accord entre leur parti et le FN.

Progressivement, les digues qui entouraient le Front National sont en passe de craquer, une par une. Jamais le parti de Marine Le Pen n'a semblé aussi populaire dans l'opinion publique... Et jamais autant d'électeurs ou de sympathisants de l'UMP se disent favorables à un accord national entre leur parti et le FN. C'est du moins ce qui ressort de deux récents sondages, alors que se profilent les élections départementales des 22 et 29 mars.

31% des électeurs prêts à voter FN

Ainsi, selon un sondage BVA pour Orange et I Télé auprès de 1.035 personnes, réalisé le 12 et 13 février, 31% des Français déclarent qu'ils pourraient voter pour un candidat FN aux élections départementales, alors que 68% rejettent cette possibilité de vote. Ce potentiel électoral n'a jamais été aussi haut (il était égal à 29% en février 2014).
A noter que, selon le sondage, le potentiel de vote FN est bien plus important que la moyenne nationale auprès des individus ayant un niveau d'études inférieur au Bac (44%), des 35-49 ans (40%) et des habitants des communes rurales (40%). Il atteint aussi un score très important auprès des ouvriers (53%) et dans les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (41%) et Nord-Pas-de-Calais (45%).

Sur le plan politique, 35% des sympathisants de l'UMP déclarent qu'ils seraient prêts à voter pour un candidat du Front national aux élections départementales, soit une appétence au vote FN plus nette qu'auprès des sympathisants d'autres formations de droite et du centre (UDI : 21%, MoDem : 15%).

43% des sympathisant UMP favorables à un accord national avec le FN

A cet égard, un autre sondage TNS Sofres pour France Info, Le Monde et Canal +, réalisé du 29 janvier au 2 février auprès d'un échantillon de 1031 personnes et diffusé ce lundi 16 février, montre que 43 % des sympathisants UMP sont favorables à un "accord électoral national" entre leur parti et le Front national pour les élections départementales et régionales de 2015. De leur côté, 77 % des sympathisants FN y sont aussi favorables.
Un sympathisant UMP sur deux (50 %) est également d'accord avec "des alliances électorales" entre les deux partis pour ces scrutins "au cas par cas, au plan local" (73 % chez les sympathisants FN).

Les sympathisants UMP rejettent le "ni ni"

Interrogés sur "l'attitude" que l'UMP doit adopter à l'égard du parti dirigé par Marine Le Pen, le sondage montre que les sympathisants UMP sont très éloignés de la règle du « ni ni » qui prévaut au sein de l'état-major de l'UMP.

Ainsi, 9 % (- 1 par rapport à 2014) des sympathisants UMP pensent que leur parti devrait "le traiter comme un allié en passant avec lui une alliance électorale globale", et 45 % (+ 4) qu'il faut faire des "alliances électorales avec le FN selon les circonstances. Seuls 8 % (- 4) des sympathisants UMP sont favorables à ce que l'UMP "combatte" le FN, tandis que 30 % (+ 1) pensent qu'il faut "refuser tout accord politique avec lui sans le combattre". Toujours selon ce sondage, 62 % (+ 2) des personnes interrogées disent n'avoir jamais voté pour le Front national et ne pas envisager de le faire à l'avenir. 62 % sont en "désaccord" avec les idées défendues par le FN.

Dans le détail, 22 % des sondés sont favorables à ce que l'on donne "la priorité à un Français sur un étranger en situation régulière"... Ce qui est déjà le cas, point peu connu, avec l'établissement régulier de listes de métiers non ouverts aux étranger « car la situation de l'emploi est opposable ».

25 % des Français sont aussi favorables à la sortie de l'euro et au retour au franc. 54 %  des Français considèrent le Front national comme un danger pour la démocratie en France, contre 38% assurés du contraire. Enfin, pour 36 % des sondés, ce parti d'extrême droite "a la capacité de participer à un gouvernement".