Cartel du yaourt : l'Autorité de la concurrence s'apprête à sanctionner une dizaine de fabricants

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  337  mots
Les accusés se seraient défendus devant l'Autorité de la concurrence mais ne l'auraient pas entièrement convaincue.
Réunions dans des hôtels, carnet secret, téléphone souscrit au nom de la compagne d'un des participants: plusieurs indices font soupçonner la constitution d'un "cartel du yaourt", d'après Le Figaro.

Nouvelle affaire de cartel en France ? L'Autorité de la concurrence enquête depuis trois ans sur plusieurs fabricants de produits laitiers frais vendus sous marque de distributeurs (MDD), dont Novandie, Senoble, Lactalis et Yoplait, soupçonnés de s'être concertés sur les prix et la répartition du marché, révèle mardi 24 février Le Figaro.

Réunions dans des hôtels ordinaires de région parisienne ou en province, carnet secret, téléphone souscrit au nom de la compagne d'un des participants: plusieurs indices font soupçonner la constitution d'un "cartel du yaourt", détaille le quotidien qui a consulté un document recensant les griefs reprochés aux producteurs par l'Autorité de la concurrence.

Entente sur les tarifs

Selon l'organisme, "des échanges d'informations sensibles" ont permis aux grands producteurs ainsi qu'à des PME comme Laïta, Les Maîtres laitiers du Cotentin ou Alsace Lait, "une concertation destinée à coordonner leurs politiques tarifaires et commerciales".

Ils sont notamment accusés "d'avoir défini en commun des hausses de prix, de s'être coordonnés sur la chronologie d'application de ces hausses et de s'être coordonnés sur les argumentaires développés pour justifier ces hausses". Ils auraient aussi passé "un accord anticoncurrentiel sur la fixation des volumes en s'abstenant de capter des marchés détenus par des sociétés concurrentes".

Une défense peu convaincante

Selon le quotidien, les accusés se sont défendus devant l'Autorité lors d'une réunion en novembre 2014 mais n'ont semble-t-il pas entièrement convaincu puisque l'organisme "s'apprête à sanctionner une petite dizaine" de fabricants.

Ils s'exposent à une amende, qui devrait toutefois "être bien moindre que celles infligées aux producteurs de shampoings et de lessives", avance Le Figaro. En 2011, trois fabricants de lessives s'étaient vus infliger par l'Autorité une amende de 361 millions d'euros pour s'être concertés pendant six ans sur leur prix et promotions.

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