David Cameron : "la zone euro a besoin d'un gouvernement unique"

Par latribune.fr  |   |  435  mots
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Le Premier ministre britannique se défend de se désintéresser du sort de l'euro, contrairement à ce qu'avait affirmé le président français nouvellement élu, François Hollande. Dans une interview au Daily Mail publiée ce mercredi, David Cameron suggère aux membres de la zone euro de se doter d'un gouvernement unique pour résoudre leurs problèmes, voire, peut-être, de quitter l'euro.

David Cameron craint pour l'euro. Répliquant à François Hollande qui le taxait d'indifférence à l'égard de la zone euro, le Premier ministre britannique fait part de son inquiétude au sujet de la crise de la dette au sein des pays partageant la monnaie unique. "Nous voulons le succès de la zone euro", affirme-t-il dans un entretien accordé au quotidien The Daily Mail. Le chef du gouvernement britannique y rappelle que cette région "représente 40%" des exportations britanniques, en conséquence : "il est vital que ces économies retrouvent la croissance", indique-t-il, alors que son propre pays est retombé en récession au cours du premier trimestre.

"Nous pensons qu'une monnaie unique requiert un gouvernement unique", a estimé David Cameron. "Aucun endroit dans le monde ne dispose d'une monnaie tout en ayant plus d'un gouvernement", ajoute-t-il. Si ce dernier revendique un "point de vue différent sur l'euro", puisque la Grande-Bretagne ne partage pas cette monnaie, cela ne l'empêche pas de donner son avis sur les difficultés que rencontre actuellement la zone euro. "Il faut reconnaître que l'euro est un projet qui vit une transition majeure qui pourrait se traduire de multiple manières", explique ainsi le dirigeant conservateur.  

Aux membres de la zone euro de "faire leur choix"

Au lendemain d'une journée agitée sur les marchés financiers, David Cameron a en outre laissé entendre que la Grèce pourrait être conduite à abandonner l'euro. "Ces pays doivent faire leur propre choix", a ainsi suggéré le chef du gouvernement britannique. Ce dernier a également justifié la décision de son pays d'être resté en dehors de la zone euro : " Nous devons faire des choses difficiles mais nous sommes capables de les faire à nous-mêmes, par nous-mêmes, pour nous nous-mêmes (...) nous pouvons les faire dans une période où les taux d'intérêts très bas et la monnaie permettent aux secteurs les plus compétitifs de notre économie de s'exporter dans le monde".

Aux dix-sept membres de la zone euro et concernant ses rapports avec l'Union européenne, David Cameron a lancé un message clair :"Nous voulons qu'ils règlent leurs problèmes. Nous voulons faire parti du Marché Unique, nous voulons la coopération européenne, nous ne voulons pas de l'euro".

Depuis dimanche, les élections en Grèce et en France ont changé la donne en Europe, avec un signal lancé contre les politiques d'austérité. Afin de tenter de renouer avec la croissance, les dirigeants européens doivent se retrouver lors d'une réunion extraordinaire prévue le 23 mai.