Mali : l'opération Serval a déjà coûté 100 millions d'euros à la France

Par latribune.fr  |   |  344  mots
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Les opérations militaires au Mali pourraient se poursuivre plus longtemps que prévues. Washington incite Paris à prolonger son appui aux forces africaines.

La guerre au Mali a coûté "un peu plus de 100 millions d?euros" à la France depuis le début des opérations, le 11 janvier dernier, a déclaré le ministre de la Défense mardi matin sur RTL. Les détails de ces chiffres seront communiqués à "la commission des finances de l?Assemblée Nationale", a ajouté Jean-Yves Le Drian. Il a refusé de livrer un bilan humain des opérations mais a évoqué "beaucoup beaucoup de morts djihadistes".

Le coût de l?opération Serval qui visait à rétablir la souveraineté de Bamako dans la partie nord du pays tombée aux mains de mouvements islamistes, pourrait augmenter dans les prochaines semaines. Les forces militaires françaises pourraient en effet être retenues sur place, alors que le gouvernement prévoyait le début d?un retrait à partir du mois de mars. Les forces militaires africaines devaient, de leur côté, prendre le relais des opérations.

Pression de Washington

Mais les Américains font pression auprès de Paris afin que celui-ci prolonge les opérations. "La stabilisation de la situation pourrait requérir une présence militaire française plus durable" a déclaré un sénateur démocrate américain en visite au Mali. D?après lui, les forces africaines ne sont ni suffisamment équipées ni suffisamment préparées pour mener des combats contre les djihadistes toujours à l?offensive dans le nord du pays. Pour soutenir l'intervention militaire française, les Etats-Unis ont ainsi déjà débloqué 50 millions d'euros.

Par ailleurs, les Occidentaux se méfient de plus en plus des pratiques des forces maliennes revenues dans le nord du pays. Certains militaires sont accusés d?exactions comme l?a reconnu un responsable de la communication de l?armée malienne à la télévision publique locale : "des éléments ont manqué de tact dans certaines situations, et le chef d?Etat-major a pris des dispositions (?) il a rappelé les éléments fautifs et qui seront mis à la disposition des autorités judiciaires".