G20 : sept sommets, beaucoup d'attentes, mais quelles décisions ?

Par latribune.fr  |   |  655  mots
De Washington à Saint-Pétersbourg, en passant par Cannes, et Los Cabos, retour sur les précédents sommets du G20.

Un nouveau sommet du G20 s'ouvre ce jeudi à Saint Pétersbourg. La Syrie devrait occuper une large place dans les discussions entre les dirigeants des 20 premières puissances économiques mondiales. Mais le débat sur une éventuelle intervention militaire ne pourrait occulter totalement les questions économiques et financières toujours présentes malgré des signes de bon augure.

Les secousses rencontrées par les monnaies de plusieurs marchés émergents et la lutte contre l'évasion fiscale en élargissant la levée du secret bancaire notamment devraient encore occuper les dirigeants. Une fois de plus, les attentes sont nombreuses. Mais la réponse sera-t-elle à la hauteur ? Réponse dans le communiqué final, qui doit être publié le 6 septembre. En attendant, retour, sur les derniers sommets (des chefs d'Etat, et non des ministres des Finances) et leurs conclusions. Une façon d'évaluer si, vraiment, les travaux des puissants de la planète répondent aux espoirs que leurs rencontres suscitent.

  • Cannes, novembre 2011

Coup de théâtre à la veille du sommet : Athènes annonce la tenue d'un référendum sur le plan européen décidé une semaine plus tôt à Bruxelles.

A l'Onu, Ban Ki Moon exhorte les Etats à régler la crise européenne et "agir résolument en faveur des plus pauvres". Comme lors des précédents sommets, des voix s'élèvent pour demander la mise en place d'une taxe sur les transactions financières (dite taxe Tobin).

Finalement, les chefs d'Etats accueillis par Nicolas Sarkozy s'accordent sur un "Plan d'action pour la Croissance et l'Emploi". Ils s'engagent à soutenir la demande, notamment intérieure, à créer un groupe de travail consacré à l'emploi des jeunes, et à "éviter des dévaluations de monnaies" à visées compétitives, ou encore à clarifier le système des droits de tirages spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international afin de prendre davantage en compte le poids des économies émergentes. En matière de régulation financière, ils promettent en outre d'encadrer davantage les bonus. Sur ce dernier point, une étude publiée début 2012 prévoit bien que les bonus accordés au titre de l'année précédente devraient chuter de 50% dans le secteur bancaire français. Aux Etats-Unis des établissements comme Goldman Sachs ont également réduit l'enveloppe.

  • Los Cabos, Mexique, juin 2012

Six mois plus tard, au Mexique, une série d'élections, notamment en France et en Grèce ont modifié la carte politique et révélé la montée en puissance de partis populistes. Paris est désormais représentée par un président socialiste et ses relations avec la chancelière Angela Merkel soulèvent des interrogations. Mais François Hollande reprend à son compte l'une des propositions de son prédécesseur : la taxe Tobin. De son côté, Barack Obama est en pleine campagne pour sa réelection.

Dans ce contexte, la Grèce fait toujours l'objet de fortes inquiétudes, le FMI ayant même, un temps cessé toute discussion avec Athènes. Plus largement, l'instabilité économique de la zone euro est pointée du doigt, notamment par les pays émergents. Mais Bruxelles rejette les accusations. "Franchement, nous ne sommes pas ici pour recevoir des leçons en termes de démocratie ou sur la façon de gérer l'économie", réplique le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Finalement, les 20 premières puissances économiques mondiales concluent leur rencontre renouvelant leur promesse d'œuvrer pour trouver croissance et stabilité. Ce qu'ils ont bien du mal à réaliser, l'année 2012 et le début de l'année 2013 étant marqués par une croissance nulle voire faible et un chômage qui continue de battre des records dans l'Union européenne.

Les dirigeants, même ceux des Brics, accordent cependant 456 milliards de dollars nouveaux au FMI.

  • Washington (2008), Londres et Pittsburgh (2009), Toronto et Séoul (2010)

>> Cinq sommets au crible