Le G20 à l'heure grecque

La victoire des partis pro-austérité en Grèce devrait soulager les dirigeants du G20 réunis pour deux jours au Mexique. Mais la situation européenne inquiète toujours, notamment les pays émergents qui doivent préciser le montant de l'enveloppe qu'ils souhaitent apporter au Fonds monétaire international.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, invitée du 20 au Mexique, attend une augmentation des contributions pour le Fonds - Copyright AFP

La confiance devrait revenir mais des inquiétudes demeurent. Au Mexique, les chefs d'Etats et de gouvernement du G20 ont les yeux rivés sur l'Europe. La victoire du parti Nouvelle Démocratie en Grèce, favorable à l'austérité et en mesure de former une coalition avec les socialistes du Pasok a été saluée par certains dirigeants présents dans la station balnéaire de Los Cabos pour ce sommet de deux jours. "Nous continuerons à soutenir la Grèce en tant que membre de la famille de l'UE et de la zone euro. Nous nous tenons prêts à poursuivre notre assistance", ont ainsi déclarés ce lundi dans un communiqué commun le président de l'Union européenne Hermann Van Rompuy et celui de la Commission José Manuel Barroso.

Le FMI demande une augmentation

De son côté, Fonds monétaire international a, lui aussi tendu la main vers la Grèce en se disant prêt à discuter avec le futur gouvernement à Athènes. Depuis le blocage politique à la suite du premier scrutin du 6 mai, le FMI avait cessé toute discussion avec le pays, dans l'attente des résultats de cette élection cruciale. En effet, en cas de victoire des partis opposés au programme d'austérité, le versement des aides apportées par l'institution internationale était compromis. 

A l'occasion de ce sommet au Mexique, le FMI compte demander une augmentation de ses ressources à ses contributeurs. En avril, le G20 avait déjà promis une enveloppe de plus de 430 milliards de dollars. La question qui se pose désormais est celle de la participation des pays émergents, et en premier lieu des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à ces fonds. Selon le vice-premier ministre chinois des Finances, Zhu Guangyao, un chiffre devrait être communiqué lors de ce sommet.

Réticences des émergents,

Ces pays émergents se sont montrés réticents, refusant de payer pour les difficultés de la zone euro. "Nous sommes convaincus que les pays européens peuvent compter sur eux-mêmes pour démêler ses problèmes", soulignait ainsi le vice-ministre chinois dimanche.La Chine ne sera pas absente", a-t-il toutefois rassuré, ajoutant qu' "une telle contribution sera considérée comme un investissement parce que les pays qui contribuent se feront verser des intérêts".

De son côté, le Japon, l'un des grands partenaires de la zone euro, dont la monnaie a été mise à mal par la crise, attend les suites du vote grec. "Nous allons surveiller de près les négociations à venir pour la formation d'une coalition" gouvernementale à Athènes entre la Nouvelle Démocratie (droite) et le Pasok (socialiste), a ainsi indiqué lundi le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura. "Nous espérons que les pays européens prendront des mesures de toute urgence pour renforcer leur secteur financier", a-t-il expliqué.

Critiques de l'OCDE et de la Banque mondiale

Concernant la crise européenne, Des insitutions internationales ont émis des critiques à l'égard de la politique au sein de la zone euro.Le nouveau président de la Banque mondiale, Robert Zoellick a critiqué le plan d'aide aux banques espagnoles de 100 milliards d'euros. Pour lui, il a été mal exécuté et, avec lui, les dirigeants européenne ont "utilisé des grosses munitions et les ont gâchées". Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE a quant à lui affirmé qu'il était temps que les Européens "retirent les échaffaudages" sur le chantier de leur gouvernance, et qu'ils se décident enfin à utiliser les moyens "considérables" à leur disposition pour calmer les marchés.

"Si la zone euro veut subsister alors elle doit au moins prendre quelques décisions difficiles", a écrit pour sa part le Premier ministre britannique, David Cameron, dans son projet de discours dont des extraits ont été diffusés par la presse ce lundi. 

Quelle ligne pour les dirigeants de la zone euro?

La veille, dimanche 17 juin, après les premiers résultats connus en Grèce, une conférence téléphonique entre les dirigeants de la zone euro s'est tenue afin de coordonner la position européenne, a indiqué le indiqué le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Pourtant, à la fin de la semaine dernière les relations entre Paris et Berlin s'étaient tendues, la chancelière Angela Merkel, regrettant le "manque de confiance" entre les acteurs européens et espérant que "la médiocrité" ne devienne pas "l'étalon".

 

Commentaires 3
à écrit le 18/06/2012 à 19:30
Signaler
Les critiques fusent contre l'Europe, la zone s'abandonne: après le déclin, le désastre. C'est Waterloo morne plaine d'entreprises. Elle n'est plus un modèle pour personne... dommage pour Mr Minc

à écrit le 18/06/2012 à 15:40
Signaler
Ce G20 soulagé d'avoir 129 députés de droite pro austérité? mais jusqu'à quel point l'austérité car sans impôt plus de remboursement de dettes. les grecs avec raison retirent ce qu'ils peuvent de leur compte bancaire puis? Si c'est pour nous refaire ...

à écrit le 18/06/2012 à 11:00
Signaler
Cette victoire est aussi celle d'un parti qui avait truandé sur la vérité des comptes publics en Grèce afin d'intégrer l'EURO jadis.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.