Les États-Unis voient pointer un nouveau problème : la déflation

Par latribune.fr  |   |  353  mots
Les États-Unis ont connu une baisse des prix à la consommation au deuxième trimestre, pour la première fois depuis 2009, au plus fort de la crise. C'est l'une des raisons pour lesquelles la Fed a maintenu sa politique monétaire accommodante la semaine dernière (Photo : Reuters)
Les États-Unis sont entrés dans un mouvement déflationniste au deuxième trimestre. Ce qui explique la décision récente de la Fed de maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante.

Il y a bien eu une reprise solide de l'économie américaine au deuxième trimestre. Mais le vrai problème des États-Unis est ailleurs, il s'appelle déflation. Ce que la Fed a bien compris.

Recul des prix à la consommation

Nombreux sont en effet ceux qui s'étaient demandé pourquoi, alors que le chômage baisse et que la reprise semble solide (+2,5% en rythme annuel confirmé au deuxième trimestre), la Fed a décidé de maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante inchangée la semaine dernière. La réponse est dans la statistique officielle dévoilée ce jeudi. Les États-Unis sont sur la voie de la déflation. 

En effet, l'indice des prix à la consommation (PCE), l'indicateur qui mesure l'inflation et qui sert à la Fed pour décider de sa politique monétaire, a affiché un recul de 0,1% au deuxième trimestre. Alors que la précédente estimation le donnait inchangé. Il faudra toutefois attendre les données du prochain trimestre avant de confirmer que les États-Unis sont réellement en déflation.

Une première depuis 2009 qui a de quoi préoccuper si la situation perdure

En attendant, cet indicateur a tout de même de quoi préoccuper. Il montre en effet que faute d'une demande suffisante, les entreprises peinent à augmenter leurs prix, voire doivent les baisser.

C'est en tout cas la première fois que les prix baissent depuis le premier trimestre 2009, au plus fort de la crise financière et alors que les États-Unis étaient plongés dans la récession.

La déflation a toutefois pour effet d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Mais, selon la certains économistes, un mouvement de déflation prolongé peut aussi inciter les ménages à épargner et différer leurs achats pour mieux profiter de ce gain de pouvoir d'achat à l'avenir.

Ce qui peut amplifier l'effet de baisse de la demande et forcer les entreprises à réduire encore leurs prix. La consommation est pourtant un pilier important de la croissance américaine.

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