Chine : il faut une croissance d'au moins 7,2% par an pour maintenir l'emploi

Par Romain Renier  |   |  469  mots
Li Kegiang, le Premier ministre, et Xi Jinping, le président, forment le tandem dirigeant à la tête de la Chine. Après avoir affirmé leur pouvoir au cours de cette dernière année, ils devraient maintenant se lancer dans la réforme de l'économie chinoise. (Photo : Reuters)
Des annonces de réformes financières "sans précédent" sont à attendre ce week-end en Chine. Le pays reste toujours très exposée à la demande extérieure et souhaite stabiliser sa croissance pour maintenir l'emploi, un enjeux crucial pour Pékin.

"Nous devons stabiliser la croissance économique parce qu'il est essentiel pour nous de garantir des emplois en nombre suffisant".

C'est ainsi que le Premier ministre chinois Li Keqiang avait traduit l'obsession du parti communiste chinois pour l'emploi, alors que la Chine voit sa croissance ralentir, et le nombre de création d'emplois diminuer. Lundi, le diagnostic est tombé. La deuxième économie mondiale doit s'assurer un rythme de croissance annuel minimum de 7,2% du produit intérieur brut (PIB) si elle veut créer les 10 millions d'emplois nécessaires pour maintenir le taux de chômage en dessous de 4% dans les zones urbaines.

La Chine est encore trop dépendante de ses exportations

Li Keqiang a réaffirmé à cette occasion l'objectif de croissance à 7,5% du PIB en 2013, mais craint un nouveau ralentissement mondial qui freinerait les exportations du pays. En effet, ces dernières semaines, quelques indicateurs encourageants se sont enchainés, sous l'effet d'une timide reprise mondiale.

Une bonne tenue des exportations pourrait permettre à la Chine de créer 30 millions d'emplois directs et 100 millions d'emplois supplémentaires par effet de levier, selon son Premier ministre. Mais une nouvelle secousse mondiale pourrait lui faire perdre cet avantage et l'empêcher d'atteindre les 7,2% de croissance requis.

Les blocages empêchent la demande intérieure de se développer

En fait, Pékin est pris entre deux feux. D'un côté, la Chine a subit de plein fouet le ralentissement des grandes économies occidentales, ses principaux clients à l'export, suite à la crise de 2009. Le pouvoir central tente donc aujourd'hui d'opérer un rééquilibrage nécessaire de son économie, moins tourné vers les exportations et plus axé sur sa demande intérieure. Or cette même demande intérieure peine à se développer sous l'effet de nombreux blocages liés à la structure de l'économie du pays.

De l'autre, le parti communiste chinois craint plus que tout une montée de la grogne sociale qui pourrait entamer sa légitimité dans l'opinion publique chinoise. C'est la raison pour laquelle il a réaffirmé avec poigne son emprise sur le pays ces derniers mois.

Des réformes financières "sans précédent" à attendre

A quelques jours du plenum qui doit se tenir entre les dirigeants chinois du 9 au 12 novembre prochain, ces prises de positions du Premier ministre chinois traduisent un débat interne sur les mesures à prendre pour stabiliser la croissance. Réunissant les 200 membres du Comité central du parti communiste, cette réunion est traditionnellement l'occasion d'annonces des changements à venir.

Aucun détail n'a filtré sur les annonces qui seront faites, mais le numéro quatre du Politburo du parti a annoncé des réformes "sans précédent", qui selon certaines sources, seraient principalement financières.

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