Mistral : la Russie ne paiera sa commande à la France qu'à la réception du deuxième navire

Par latribune.fr  |   |  320  mots
La Russie, l'un des plus grands importateurs de matériel militaire et de technologies, a signé en 2011 un contrat officialisant l'achat à la France de deux navires de guerre Mistral pour 1,2 milliard d'euros.
Alors que Paris conditionne la livraison du deuxième porte-hélicoptère à "l'attitude de la Russie" dans la crise ukrainienne, Moscou dit vouloir faire "valoir ses droits jusqu'au bout" en cas de rupture du contrat.

"Le paiement final, en accord avec le contrat signé, sera fait en novembre 2015 après la livraison du second navire." Le directeur du groupe public d'armement russe Rosoboronexpor, Anatoli Issaïkin, a annoncé la couleur dans une interview à l'agence russe Itar-Tass.

Tant que les deux porte-hélicoptères Mistral ne seront pas livrés à la Russie, rien ne sera donc payé à la France. Si un seul navire est livré, il en sera de même. La Russie a averti la France qu'elle "fera valoir ses droits jusqu'au bout" en cas de rupture du contrat.

La deuxième livraison dépendra "de l'attitude de la Russie"

Fin juillet, le président français François Hollande avait assuré que le premier bâtiment serait envoyé comme prévu en octobre 2014, tandis que la livraison du deuxième bâtiment dépendra, elle, "de l'attitude de la Russie".

La Russie, l'un des plus grands importateurs de matériel militaire et de technologies, a signé en 2011 un contrat officialisant l'achat à la France de deux navires de guerre Mistral pour 1,2 milliard d'euros.

Une livraison "totalement inappropriée"

Mais la crise en Ukraine, qui a plongé Occidentaux et Russes dans leur plus grave confrontation depuis la fin de la Guerre Froide, a mis Paris en porte-à-faux face à ses partenaires occidentaux: les États-Unis ont qualifié la livraison des Mistral de "totalement inappropriée". L'Union européenne a lancé début août une troisième salve de sanctions, cette fois visant le coeur de l'économie russe.

Pour le président russe Vladimir Poutine, Washington fait du "chantage" à la France afin qu'elle ne remplisse pas ses obligations contractuelles envers Moscou.

Vladimir Poutine a par ailleurs annoncé fin juillet vouloir réduire les importations militaires européennes et assuré que la Russie est "tout à fait" capable de produire tout ce dont le pays a besoin.

>> Embargo russe: quel coût pour l'agroalimentaire français?