La zone euro bientôt dotée de son propre budget ?

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  464  mots
La proposition d'un budget propre à la zone euro a été initialement avancée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy afin de stimuler la réflexion sur les moyens d'améliorer l'union monétaire. /Copyright Reuters
Plusieurs pays de l'Union européenne sont favorables à ce que l'ensemble des membres ayant adopté la monnaie unique disposent de leur propre budget. Le montant avancé est de 20 milliards d'euros, correspondant à 0,2% du PIB de la zone euro.

Le débat sur la création d'un budget séparé pour les pays de la zone euro fait son chemin avant la réunion du Conseil européen qui se tiendra les 18 et 19 octobre. Dans un article non sourcé à paraître ce lundi dans le Financial Times Deutschland, un budget d'une vingtaine de milliards d'euros, représentant 0,2% environ du PIB de la zone euro, serait ainsi à l'étude. "La contribution de l'Allemagne se monterait à un peu moins de six milliards d'euros par an", rapporte-t-il.

Degré élevé de consensus

Ceux qui avaient été conviés à un dîner privé organisé ces derniers jours pour les ambassadeurs à Bruxelles de la Grande-Bretagne, du Danemark, des Pays-Bas et de la Finlande ont été surpris de constater l'existence d'un degré élevé de consensus à ce sujet.

Cette proposition d'un budget propre à la zone euro a été d'abord avancée par le président du Conseil européen Herman van Rompuy dans un document diffusé en septembre et dont l'objet était de stimuler la réflexion sur les moyens d'améliorer l'union monétaire.

Une union budgétaire totale entre les Dix-Sept pourrait impliquer la création d'un "budget central dont il faudrait définir le rôle et les fonctions", lit-on dans ce document.

Soutien de l'Allemagne

Depuis lors, ces suggestions ont été affinées sous la forme de recommandations qui qui seront discutés lors du conseil européen. Elles l'auront été lors de la réunion de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) de lundi prochain à Luxembourg.

Le concept de budget unique n'est pas encore tout à fait clarifié mais l'Allemagne en soutient fermement le principe et la France n'est pas en reste.

L'appui de la Grande-Bretagne, tel que manifesté dimanche par le Premier ministre David Cameron, n'est pas négligeable : "Il viendra un moment où le principe de deux budgets européens s'imposera, l'un pour la monnaie unique, parce qu'ils (les Dix-Sept) devront se soutenir davantage mutuellement, et peut-être un autre budget, plus large, pour tout le reste", a déclaré dimanche à la BBC David Cameron, une occasion pour lui de calmer l'aile euros-sceptique de son parti, qui tient son congrès depuis ce dimanche.

Plusieurs épineuses questions

Si le principe d'un euro-budget est admissible, encore reste-il à résoudre d'épineuses questions telles que la souveraineté, la discipline budgétaire et les ambitions à long terme.

Certaines propositions circulent déjà, dont celle, appuyée par la France, d'un financement par le biais d'une taxe sur les transactions financières. "Les modalités sont totalement inconnues", a répondu un haut fonctionnaire européen, lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet.

En outre, donner le jour à un tel mécanisme budgétaire supposerait vraisemblablement d'amender à nouveau le Traité de l'UE, processus long, complexe et porteur de divisions.