Le SPD au plus haut dans les sondages depuis six ans

Par latribune.fr  |   |  421  mots
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Après la nomination de Peer Steinbrück à la candidature à la chancellerie, un sondage donne le SPD au-dessus des 30% d'intentions de vote, du jamais vu depuis 2006! Mais Angela Merkel peut encore demeurer sereine, pour le moment.

Il y aurait bien un «effet Steinbrück». Depuis la désignation officielle de l?ancien ministre des Finances Peer Steinbrück comme candidat à la chancellerie allemande pour les élections de septembre 2013, le SPD remonte la pente dans les sondages. Pour la première fois depuis novembre 2006, le parti social-démocrate dépasse ainsi la barre des 30% d?intentions de vote dans un sondage réalisé par l?institut Forsa pour le magazine Stern.

Effet Steinbrück évident

Certes, la hausse du SPD dans la semaine du 1er octobre, date à laquelle a été annoncée la candidature Steinbrück est réduite: un point seulement. Mais dans la semaine précédente, durant laquelle cette candidature apparaissait comme de plus en plus probable et où le plan de Peer Steinbrück sur les banques a fait l?actualité outre-Rhin, la hausse a été de trois points. Avec un gain de quatre points en deux semaines, le SPD s?affiche clairement comme la force montante de la vie politique allemande.

Steinbrück ratisse à gauche et à droite

Le SPD semble prendre des électeurs tant à la CDU qu?aux Pirates et au parti de gauche Die Linke. Signe encourageant pour Peer Steinbrück qui veut à la fois « durcir » son discours vis-à-vis de la finance et des banques tout en rassurant le centre par son profil très orthodoxe sur le plan budgétaire. Selon le patron de l?institut Forsa interrogé dans la Süddeutsche Zeitung, Peer Steinbrück mobilise également les abstentionnistes dont la proportion passe de 32 à 28 %. Autre fait encourageant pour le candidat SPD : il ne semble pas être pénalisé par la polémique qui s?est déchaînée autour des généreux honoraires qu?il avait perçu pour ses conférences.

Encore des obstacles

Reste que l?affaire est loin d?être entendue pour le SPD. A la question directe: «pour qui voteriez-vous si l?élection du chancelier fédéral était directe?», 46% des Allemands répondent Angela Merkel et seulement 35% Peer Steinbrück. Par ailleurs, les Sociaux-démocrates accusent encore six points de retard sur la CDU. Les Verts, ses partenaires de coalition, restent désespérément stables à 12%. Et comme les deux partis «hors systèmes», Die Linke et les Pirates demeurent au-dessus des 5% nécessaires à l?entrée au Bundestag, aucune majorité ne semble se dégager en dehors de la «grande coalition» SPD-CDU que Peer Steinbrück rejette pour le moment, mais qu?il a pratiqué avec aisance et succès de 2005 à 2009.