Les argentiers européens à nouveau sur le pont

Par latribune.fr  |   |  560  mots
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Quatrième Eurogroupe en un mois ce lundi à Bruxelles : Grèce, Chypre, Espagne et Portugal au menu.

Pour la quatrième fois en un mois, les ministres des finances de la zone euro vont se retrouver ce lundi soir à Bruxelles. Le menu des discussions s?annonce chargé, même s?il sera sans doute moins tendu que pour l?accord sur la Grèce arraché la semaine dernière après onze heures de négociations.

1. Le programme de rachat de dettes de la Grèce

Le ministre des Finances hellénique, Ioannis Stournaras, viendra présenter le détail du rachat de la dette privée dont le principe avait été décidé la semaine dernière. Ce rachat est une des conditions de la poursuite de l?aide internationale. On évoque la possibilité de réduire d?une vingtaine de milliards d?euros la dette grecque par ce rachat. C?est aussi une des mesures les plus délicates à mettre en ?uvre, compte tenu du peu d?enthousiasme des créanciers privés à voir encore leur capital réduit. Or, il est nécessaire, pour préserver les formes, de mettre en place un plan de rachat « volontaire. » Les ministres des finances devront également boucler le financement de ce rachat. Athènes devra-t-elle piocher dans l?aide qui lui sera versée ou pourra-t-elle compter sur un soutien direct du FESF ? Lundi matin, les modalités de ce rachat ont été dévoilées.

2. L'aide à Chypre

Après six mois de négociations, la république hellénophone devrait enfin déposer une demande d?aide et se voir imposer des conditions via un protocole d?accord. Chypre a besoin d?argent frais pour boucler ses fins de mois et renflouer ses banques dont les bilans ont été dégradés par la crise grecque. Longtemps, Nicosie a compté sur une possible aide russe. Mais Moscou n?ayant pas bougé, le gouvernement chypriote devrait demander 17,5 milliards d?euros. Vendredi, un premier projet d?accord a été publié. Il prévoit des réductions de salaires chez les fonctionnaires et des augmentations de temps de travail. Les retraites et les prestations sociales seront réduites, tandis que la TVA et d?autres impôts indirects seront relevés. Le ministre des finances chypriote, Vassos Shiarly, a promis que ces « réformes courageuses sont une force positive pour le changement. » On peine à le croire tant Nicosie a freiné des quatre fers pour ne pas être soumis à ce régime sec. Le plan d?économies en rapport avec ce protocole devrait passer au parlement le 13 décembre.

3. Le "traitement" du Portugal et de l?Irlande

Les 17 ministres pourraient, selon le magazine allemand Wirtschaftswoche examiner une exigence de Lisbonne qui estime que tous les pays sous aide de l?Europe et du FMI devraient être logés à la même enseigne. Dans la déclaration finale du sommet du 21 juillet 2011, les leaders européens avaient en effet assuré que « les taux et les maturités des prêts du FESF qui s?appliquent à la Grèce devront s?appliquer aussi à l?Irlande et au Portugal. » Naturellement, l?allongement de 15 ans de la maturité des prêts du FESF à la Grèce et la réduction d?un point des taux réclamés sont des conditions très alléchantes pour Lisbonne.

4. L'Espagne

Madrid a demandé officiellement 39,5 milliards d'euros pour renflouer ses banques. L'Eurogroupe doit donner son feu vert.