Berlusconi : "Mes enfants se sentent persécutés comme les juifs sous Hitler"

Par latribune.fr  |   |  515  mots
Silvio Berlusconi estime que sa famille subit un sort similaire "à celui des familles juives sous Hitler"
L'ancien chef du gouvernement italien se plaint du harcèlement qu'il subirait avec sa famille depuis sa condamnation pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset cet été. Et, comme c'est son habitude, le dit de façon fort délicate. L'occasion de rappeler quelqu'un de ses "exploits" verbaux.

Silvio Berlusconi n'en est plus à un scandale prêt. Sa dernière sortie en est un nouvel exemple.

"Mes enfants disent se sentir persécutés comme l'étaient juifs sous Hitler. Tout le monde nous tombe dessus", a ainsi déclaré l'ancien président du conseil italien.

Ces propos, rapporté dans un livre du journaliste de la Rai Bruno Vespa paru ce mercredi, ont évidemment provoqué un tollé immédiat. 

Tollé en Italie

Outre l'union des communautés juives transalpines, de nombreuses personnalités ont dénoncé ces propos. "Comment peut-on dire une chose aussi stupide?", s'est ainsi indigné le directeur de la Fondation pour le Musée de l'Holocauste, l'historien Marcello Pezzetti, interviewé par la Reppublica.

Côté politique, Danilo Leva, le responsable de la justice au sein du Parti démocratique au pouvoir, a lancé: "Être égaux devant la loi, respecter l'état de Droit, ce serait comparable à la persécution des juifs?"

Le "Cavaliere" a été condamné en août pour fraude fiscale à quatre ans de prison. Une peine commuée en travaux d'intérêt général pendant un an ainsi que deux ans inéligibilité. Au total, l'ancien chef du gouvernement italien est impliqué dans une trentaines de procès divers, notamment pour des relations sexuelles tarifées avec une mineure (le fameux "Rubygate").

Fin septembre, en poussant certains ministres de son parti à démissionner du gouvernement, il a contribué à plonger l'Italie dans une courte crise politique. Un épisode qui a pris fin après le retournement de son dauphin Angelino Alfano et des autres ministres démissionnaires, suivi par sa propre rétractation

Un maestro des petites phrases provocatrices

Silvio Berlusconi a fait des déclarations tonitruantes l'une de ses spécialités. Dans son "répertoire", le thème du nazisme revient régulièrement.

"Je sais qu'en Italie, un homme produit un film sur les camps de concentration nazis, vous seriez parfait dans le rôle de Kapo" avait-il ainsi lancé à l'eurodéputé Martin Schulz en plein Parlement européen. Ou bien encore, sur la période fasciste cette fois: "Mussolini n'a jamais tué personne, il a juste envoyés des gens en vacances en exil."

Sur d'autres sujets, il avait aussi fait scandale après le tremblement de terre de 2009 à l'Aquila en déclarant au sinistrés (près de 20.000 sans abris): ""Bien sûr, ces logements sont temporaires, il faut voir ça comme un week-end de camping."

La même année, lors du G20, il glissait: "Ma réponse à la crise économique mondiale n'est pas la même que celle d'Obama car je suis plus pâle que lui, ça fait longtemps que je n'ai pas eu le temps de prendre un bain de soleil." Quelque mois plus tôt, lors de l'élection du président américain, il s'était déjà exprimé en des termes similaires: "quel est son nom déjà ? Ah, Barack Obama ! Il est bronzé. Vous n'allez pas le croire, mais ils ont été prendre le soleil ensemble, parce que sa femme aussi est bronzée"...