Ecosse : le Premier ministre avance le scénario "panaméen" pour garder la livre

Par Romaric Godin  |   |  289  mots
Les Ecossais devront se prononcer sur l'indépendance de leur territoire le 18 septembre
Alex Salmond, actuel Premier ministre écossais, confirme que l'Ecosse indépendante n'aura pas besoin de l'accord de Londres pour conserver la livre sterling. Un argument de moins pour des unionistes déjà sur la défensive.

Le Premier ministre écossais Alex Salmond tient à conserver la livre sterling en cas d'indépendance. Lundi, il a confirmé que si Londres refusait une « union monétaire » avec Edimbourg, le nouvel Etat écossais conserverait la livre comme monnaie nationale malgré la mauvaise volonté anglaise. Dans une interview à la BBC, Alex Salmond a indiqué que « la livre sterling était une monnaie qui s'échangeait sur les marchés mondiaux » et qu'un refus de Londres d'entrer dans une union monétaire ne pouvait pas empêcher l'Ecosse d'utiliser la livre.

Un scénario comparable à celui de Panama

Ce scénario de « sterlingisation » qui avait été avancé voici dix jours par La Tribune, a été tourné en dérision par Allister Darling, l'ancien chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances) travailliste, figure de proue du camp unioniste qui, non sans mépris, a indiqué que l'Ecosse serait alors ravalé au même rang - peu glorieux à son goût - de Panama qui utilise le dollar américain comme monnaie nationale depuis plus d'un siècle. Il est vrai qu'un tel choix obligerait le nouveau pays à dégager un excédent courant permanent.

Un argument en moins pour les Unionistes

Reste que l'argument avancé par George Osborne, l'actuel chancelier de l'Echiquier, qui avait cherché à effrayer les électeurs écossais tentés par le « oui » à l'indépendance, de « refuser » la livre à l'Ecosse indépendante semble disparaître. Au moment où l'écart ne cesse de se resserrer entre les partisans et les adversaires de l'indépendance dans les sondages, c'est un argument que les unionistes semblent avoir perdu. Les derniers sondages donnent une avance des partisans du maintien de l'union de 10 à 12 points, alors que le référendum est prévu pour le 18 septembre prochain.