Zone euro : l'OCDE suggère un peu de souplesse dans la rigueur

Par latribune.fr  |   |  485  mots
"La majeure partie de l’assainissement budgétaire jugé nécessaire pour ramener les ratios dette/PIB à des niveaux prudents a déjà été accomplie", reconnaît l'OCDE.
Constatant une légère amélioration économique mais des fragilités persistantes, l’Organisation de coopération et de développement économique conseille aux Européens de ralentir le rythme de la rigueur là où cela serait nécessaire, à condition de respecter les programmes budgétaires.

" Les économies de la zone euro (…), semblent voir le bout du tunnel", reconnaît l'OCDE. Aussi doivent-elles poursuivre leurs efforts. Notamment en matière d'assainissement budgétaire. C'est ce que concluent les économistes de l'organisation dans leur rapport publié ce 3 avril. Ces derniers recommandent en particulier :

  • La poursuite des politiques "d'assainissement budgétaire"

Celles-ci doivent avoir lieu "comme prévu, en respectant le Pacte de stabilité et de croissance" signé en 2012. L'OCDE rappelle que la France a prévu de ralentir le rythme des "efforts d'assainissement" en 2014 et 2015 - tout comme L'Espagne et l'Italie.

Ces conclusions arrivent quelques heures après que Michel Sapin, le nouveau ministre français des Finances, ait expliqué vouloir demander un délai à Bruxelles pour la réduction de son déficit public.

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Dans le même sens, l'OCDE explique que "la majeure partie de l'assainissement budgétaire jugé nécessaire pour ramener les ratios dette/PIB à des niveaux prudents a déjà été accomplie".

"Étant donné les progrès déjà accomplis et la santé encore vacillante de l'économie, un ralentissement du rythme de l'ajustement budgétaire est approprié et conforme aux obligations d'assainissement si les  programmes budgétaires sont appliqués".

Reste à savoir si l'OCDE compte la France dans les pays qui ont déjà accompli ces efforts. Celle-ci n'a en effet jamais respecté ses engagements vis-à-vis de Bruxelles depuis le début de la crise des dettes souveraines.

  • Des réformes de la santé et de l'éducation

Sans préciser les pays où ces réformes structurelles peuvent avoir lieu, ils défendent davantage des réformes "dans les secteurs de l'éducation et de la santé" qu'un simple relèvement de l'âge effectif du départ à la retraite. Car celui-ci "ne pèserait pas beaucoup sur la croissance à court terme" même s'il "augmenterait la croissance de la production potentielle  à long terme". De même, concernant les réductions d'effectifs dans la fonction publique, ils estiment qu'elles doivent en même temps être accompagnées de garanties sur la continuité d'un bon niveau d'efficience des services publics.

  • Une union bancaire qui rend des comptes

Par ailleurs, l'OCDE soutient une nouvelle fois la création d'un mécanisme unique de supervision bancaire au sein de la zone euro. Celui-ci doit-être accompagné "d'un processus de décision prévisible et rapide  qui doit rendre des comptes au pouvoir politique".  

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  • Un accord de libre-échange, une taxe carbone...

Enfin, l'organisme conseille à l'ensemble des pays de l'UE de "redynamiser le marché unique", notamment grâce aux accords de libre-échanges avec les Etats-Unis, actuellement en négociations. En matière de transition énergétique, il soutient la mise en place d'une taxe sur les émissions de CO2 pour "chaque secteur".