Partenariat transatlantique : "nous n'accepterons pas n'importe quoi" (Montebourg)

Par MV  |   |  350  mots
"Nous considérons que nous n'avons pas d'informations suffisantes sur la marche qu'est en train de suivre l'Union européenne, donc nous souhaitons être associés à ces négociations", a déclaré Arnaud Montebourg.
Le ministre de l'Economie déplore une négociation de ce dossier orchestrée exclusivement par la Commission européenne.

La méthode ne plaît pas au ministre de l'Économie. Alors qu'un cinquième cycle de négociations est prévu à Bruxelles la semaine prochaine, Arnaud Montebourg a déploré ce vendredi sur BFMTV et RMC, le manque de transparence concernant l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis:

"C'est un dossier (...) directement géré par les Commissaires européens qui négocient en notre nom. Ce qui est un problème"

Une opacité entretenue

Pour rappel, ce partenariat transatlantique (TTIP) vise à éliminer les barrières commerciales entre les deux continents et à réduire les obstacles aux échanges de biens et de services entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Optimiste, Bruxelles espère conclure les négociations l'an prochain, avant la fin du second mandat du président Obama.

Cet accord n'est pas sans susciter de fortes réserves. Ses détracteurs craignant qu'il n'affaiblisse les normes sanitaires, environnementales et sociales européennes. Aussi dénoncent-ils, tout comme la plupart de ses partisans d'ailleurs, son opacité. L'ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq, n'était-elle pas la première à plaider pour la publication du mandat des négociations ?

Des informations insuffisantes

Les propos de l'actuel ministre de l'Economie et du Redressement productif semblent aller dans ce sens. Selon lui "les États membres n'ont pas les informations suffisantes" quant aux détails des discussions menées par la Commission européenne :

"Nous considérons que nous n'avons pas d'informations suffisantes sur la marche qu'est en train de suivre l'Union européenne, donc nous souhaitons être associés à ces négociations". "Nous souhaitons que nos intérêts soient entendus et défendus, c'est une manière de dire que nous n'accepterons pas n'importe quoi [comme] sur l'exception culturelle, sur la protection de nos valeurs notamment en matière agricole et y compris sur les intérêts numériques et industriels de la France".

>> Pour aller plus loin:

Libre-échange UE-US: l'exception culturelle, une tactique plus qu'un réel sujet de discorde ?

Libre-échange UE-USA: faut-il publier le mandat des négociations ?