"Il nous faut construire l'Europe de l'investissement" pour combler le fossé de la croissance (Moscovici)

Par latribune.fr  |   |  412  mots
Pierre Moscovici mise notamment sur les 300 milliards que la Commission Juncker s'apprête à valider pour soutenir la croissance.
Selon le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, il faut toutefois que "ces nouveaux investissements soient additionnels et qu’ils prévoient une obligation de résultat". L'investissement public et privé doivent également aller de pair.

L'une des raisons principales de la pénurie de croissance dont souffre aujourd'hui l'Europe? Le déficit d'investissement, lequel "est loin d'avoir retrouvé son niveau d'avant la crise de 2008", selon Pierre Moscovici, dont une interview est publiée ce mercredi 19 novembre par Les Echos.

C'est pourquoi le Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires n'a pas de doute:

"Il nous faut construire l'Europe de l'investissement qui comblera ce fossé"."Une économie qui n'investit pas, ne crée pas d'emplois et est condamnée à péricliter. L'investissement, c'est un acte de préparation de l'avenir", explique le commissaire qui veut faire de cette stratégie l'un des "leviers d'une reprise plus forte".

Un plan de 300 milliards

Pierre Moscovici mise notamment sur les 300 milliards que la Commission Juncker s'apprête à valider pour soutenir la croissance:

"C'est un plan massif et rapide, considère-t-il, qui s'attaque au déficit d'investissement. On verra le moment venu s'il faut le prolonger. Mon sentiment, c'est qu'il pourrait être utile de le conserver dans la durée dès lors qu'on aura un pipe-line de projets convaincants et des ressources pérennes."

"Le président Juncker présentera ce plan dans les prochains jours", assure-t-il. Il comprendra aussi la publication concomitante des avis budgétaires et des recommandations pour soutenir la croissance. Et Pierre Moscovci est affirmatif: "la Commission prendra ses responsabilités".

Une obligation de résultat

Toutefois, prévient le commissaire, l'objectif étant de créer une véritable valeur ajoutée, "il ne s'agit pas de valider des projets qui auraient trouvé des financements sans cela ou des projets dont la rentabilité est incertaine".

Les efforts devraient être concentrés sur la recherche, le développement et l'innovation, sur la formation ainsi que "sur trois grands secteurs d'infrastructures: le numérique, l'efficacité énergétique et les transports". Investissements publics et privés devraient aller de pair.

Moscovici propose la création de deux nouvelles structures

Quant à l'organisation de la sélection et à la promotion des projets, dans un rapport rédigé lorsqu'il était encore parlementaire, Pierre Moscovici propose la mise en place d'une structure inspirée du Programme d'investissements d'avenir: un "Euro-PIA".

Il envisage aussi la création d'une "soeur", du Fonds européen d'investissement (FEI), appelée Facilité européenne et dotée de contributions nationales et européennes. Adossée à la Banque européenne d'investissement, elle permettrait à celle-ci de "prendre davantage de risques sans la condamner à dégrader sa note financière".