"Un droit de veto contre les budgets enfreignant les critères de stabilité européens" (Schäuble)

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  283  mots
Ce droit de veto "n'entrave pas la compétence nationale sur le budget", selon le ministre allemand.
Le ministre allemand des Finances espère que les dirigeants européens se mettront d'accord sur un tel droit de veto dès leur prochain sommet en décembre.

Angela Merkel s'était déjà prononcée pour le droit de veto de l'UE sur le budgets nationaux en octobre, son ministre des Finances vient d'en remettre une couche. Wolfgang Schäuble a ainsi déclaré dans un interview à l'hebdomadaire Focus publié lundi 24 novembre:

"Le commissaire aux Affaires économiques doit être doté d'un droit de veto contre les budgets qui enfreignent les critères de stabilité européens (qui exigent une dette inférieure à 60% du PIB et 3% de déficit annuel notamment, ndlr)."

Il avait déjà plaidé fin août 2014 pour qu'un commissaire européen soit doté d'un tel pouvoir.

Un signal fort du respect "de nos engagements communs"

"Cela n'entrave pas la compétence nationale sur le budget", a assuré le ministre allemand. Et de préciser que "les parlements dans les pays concernés pourraient toujours décider s'ils coupent dans les dépenses, augmentent les impôts ou mettent sur les rails d'autres réformes".

Lors du prochain sommet en décembre, les dirigeants européens pourraient se mettre d'accord sur un tel droit de veto, selon le ministre. Cela serait "un signal fort que nous voulons vraiment respecter nos engagements communs", s'enthousiasme-t-il.

La France, "pays déficitaire récidiviste"

Les propos de Wolfgang Schäuble arrivent en pleine discussion en Europe sur le projet de budget 2015 de la France, qui prévoit un déficit public largement supérieur au plafond européen.

La semaine dernière, le commissaire européen à l'Économie numérique, l'Allemand Günther Oettinger, a critiqué de façon virulente les dérapages budgétaires de la France, fustigeant un "pays déficitaire récidiviste" et appelant Bruxelles à le traiter avec "rigueur".