Luxleaks : "Je suis tombé sur les fameux tax rulings et j'ai été consterné par le contenu" Antoine Deltour

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  318  mots
D'après les 28.000 pages de documents obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation, le cabinet PwC, entre autres, négociait les accords, par ailleurs légaux.
Poursuivi par la justice du Grand-Duché, le Français Antoine Deltour, anciennement au cabinet PwC, estime n'être que l'un des auteurs des fuites sur les accords fiscaux pratiqués au Luxembourg.

 "En explorant la base informatique de PWC, je suis  tombé sur les fameux tax rulings. Sans intention particulière ni projet précis, je les ai aussi copiés car j'étais consterné par leur contenu."

Inculpé de vol et blanchiment par la justice luxembourgeoise, l'auteur présumé de la fuite de documents d'accords fiscaux entre le Luxembourg et des multinationales ayant déclenché le scandale LuxLeaks s'est exprimé pour la première fois publiquement dans le journal Libération ce lundi 15 décembre.

"Aucune protection informatique"

Accusé par son ancien employeur, le cabinet PwC, d'avoir acquis frauduleusement ces documents lors de son départ de l'entreprise en 2010, Antoine Deltour, âgé de 28 ans, dément formellement, expliquant avoir voulu "capitaliser son expérience professionnelle" la veille de son départ. Il précise n'avoir "contourné aucune protection informatique".

Pour rappel, le scandale LuxLeaks, qui a éclaté début novembre, a mis en lumière des pratiques fiscales avantageuse pratiquées au Luxembourg, fragilisant le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre du Grand-Duché. Ces premières révélations s'appuyaient sur 28.000 pages de documents obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), et mettait en lumière le rôle de l'ex-employeur d'Antoine Deltour, le cabinet PwC, qui négociait les accords, par ailleurs légaux.

Un lanceur d'alertes parmi d'autres

Regrettant de toute l'attention se porte sur son cas, il s'explique être "juste l'élément d'un mouvement plus général" :

"Dans LuxLeaks 1 (les pratiques dévoilées début novembre, NDLR), sont mentionnés plusieurs documents internes postérieurs à mon départ [du cabinet] PwC. Je ne suis donc pas seul. [...] Dans LuxLeaks 2 (deuxième série de révélations début décembre, NDLR), il est question de dossiers pilotés par les autres membres du big four [de l'audit financier] : Deloitte, KPMG, Ernst&Young."