La Grèce veut effacer une partie de la dette... de ses contribuables

Par latribune.fr avec AFP  |   |  400  mots
Le cumul des arriérés d'impôts des contribuables grecs s'élève à 76 milliards d'euros et continue d'augmenter tous les mois, en raison des difficultés économiques des ménages.
Le nouveau gouvernement de gauche grec envisage d'effacer la moitié des impayés d'impôts des particuliers et des entreprises en mesure de verser immédiatement au moins 200 euros. Le projet lui permettrait de renflouer les caisses de l'Etat pour financer les mesures sociales programmées.

Pour soulager ses contribuables, qui cumulent des milliards d'impayés d'impôts, et en même temps renflouer les caisses de l'Etat, la Grèce envisage de suivre l'exemple de la Croatie. Comme l'a fait le gouvernement croate début février, le gouvernement de gauche grec veut effacer une partie de la dette de ses assujettis, en échange du paiement d'une partie des arriérés, a annoncé mercredi 18 février le ministère des Finances.

Le projet, présenté par la ministre adjointe aux Finances Nadia Valavani, est notamment de gommer jusqu'à la moitié des impayés des particuliers et des entreprises qui accepteraient de verser immédiatement la somme d'au moins 200 euros.

76 milliards d'euros d'arriérés d'impôts

Le cumul des arriérés d'impôts des contribuables grecs s'élève à... 76 milliards d'euros et continue d'augmenter tous les mois, en raison des difficultés économiques des ménages, constituant un casse-tête pour les ministres successifs qui cherchent un moyen de débloquer cette situation.

La ministre a cependant estimé que l'État ne pouvait pas compter récupérer plus de 9 milliards d'euros, soit 11,6% du total de cette somme, en raison notamment des faillites d'entreprises ou des contribuables dont il a perdu la trace.

Nadia Valavani a rappelé que le gouvernement de gauche Syriza, arrivé au pouvoir fin janvier, avait besoin d'augmenter les recettes de l'État pour venir en aide aux plus vulnérables.

"Sans recette, nous ne pouvons mettre en œuvre notre politique sociale. Nous allons aider les gens en leur permettant de payer au moins 20 euros par mois. Le résultat ne peut être que positif", a-t-elle déclaré.

2 milliards d'euros de mesures sociales d'urgence

Le programme de la gauche prévoit un premier paquet de mesures sociales d'urgence d'un montant d'environ 2 milliards d'euros en faveur des ménages les plus touchés par la crise. Ces mesures sont vues d'un œil sceptique par les créanciers (UE, BCE, FMI) de la Grèce qui craignent qu'elle fasse dérailler le fragile budget de l'État.

La Grèce est également handicapée par une dette publique de quelque 320 milliards d'euros (environ 175% du PIB) dont elle demande un allègement à ses bailleurs de fond, lesquels font de la résistance. Cette question est l'un des points d'achoppement des discussions difficiles actuellement en cours entre la Grèce et la zone euro.