Telecom Argentina en défaut sur sa dette

"Lâché" par ses actionnaires européens France Télécom et Telecom Italia, Telecom Argentina a fini par baisser les armes : l'opérateur argentin a annoncé hier soir la suspension des remboursements de sa dette, qui dépasse 3,3 milliards de dollars. Le groupe poursuivra néanmoins le paiement des intérêts. Affublée du titre peu enviable d'entreprise privée la plus endettée d'Argentine, Telecom Argentina aura donc tenu quatre mois à peine face à la crise du peso, qui a considérablement alourdi la charge d'une dette accumulée, pour l'essentiel, en dollars et en euros. Pour justifier sa décision, l'opérateur cite notamment "l'environnement macro-économique en Argentine, la dévaluation et la volatilité du peso et la 'pesification' des tarifs de l'entreprise au taux de 1 peso pour 1 dollar". Désormais, Telecom Argentina, qui gère 46% du parc de lignes téléphoniques fixes et 31% du marché mobile en Argentine, assure vouloir "élaborer et proposer à ses créanciers un plan complet de restructuration de l'ensemble de ses dettes". Celles-ci incluent 1,2 milliard de dollars exigibles cette année. Mais pour s'en sortir, le groupe ne pourra à l'évidence pas compter sur le soutien de ses grands actionnaires. Telecom Italia et France Télécom, actionnaires à parité du holding Nortel Inversora, lui-même propriétaire de 54,7% de l'Argentin, ont annoncé récemment leur volonté de recentrer leur stratégie et de limiter leurs investissements à l'étranger. Telecom Italia privilégie désormais les seules activités mobiles. Et France Télécom a été plus brutal encore : lors de la présentation des résultats du groupe, le 21 mars, son président, Michel Bon, a expliqué que "nous ne mettrons plus d'argent dans cette société". Les comptes 2001 de France Télécom incluent une provision de 360 millions d'euros, ramenant quasiment à zéro la valeur de la participation dans Telecom Argentina. Le groupe a réaffirmé mercredi que cette provision est suffisante pour couvrir les pertes éventuelles liées à Telecom Argentina, même en cas de faillite.
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