Forte chute de l'indice CAC, EADS seul rescapé

Fin de journée catastrophique sur les places financières mondiales. A Paris, le CAC tombe de 3,18%, passe sous les 5.000 points et termine à 4.920 points. Seul EADS résiste à la baisse du jour. Six valeurs du CAC perdent plus de 4%

Bien orienté tout au long de la matinée, le marché parisien a commencé à montrer des signes de faiblesse en début d'après-midi. La publication des prix à la consommation aux Etats-Unis, à 14h30, a sonné le glas de la hausse du marché. Ces chiffres, supérieurs aux attentes, laissant craindre des risques d'inflation et de resserrement monétaires outre-Atlantique, ont incité les investisseurs à poursuivre leurs prises de bénéfices. Un mouvement qui s'est amplifié graduellement pour atteindre son paroxysme à la clôture.

En fin de séance, le CAC 40 plonge de 3,18% à 4.920,31 points, dans un volume important de plus de 7,6 milliards d'euros. La tendance est similaire sur les grandes places européennes, le Dax perd 3,40% à Francfort, tandis que le Footsie recule de 2,92%. Les cours du baril coté à New York concèdent 53 cents, à 69 dollars, après l'annonce d'une hausse des stocks d'essence de 1,3 million de barils pour la semaine dernière. Outre-Atlantique, le Dow Jones abandonne 1,40% tandis que le Nasdaq 100 perd 1,27%.

La devise européenne cède du terrain à 1,2753 dollar après la publication des prix à la consommation aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,6% en avril contre +0,5% attendu par le consensus et +0,4% en mars. Hors énergie et alimentation, l'inflation ressort à +0,3%, très légèrement supérieure aux +0,2% du consensus et dans la lignée de +0,3%, confirmés, de mars. Sur un an, les prix ont augmenté de 3,5% et de 2,3% hors alimentation et énergie. Pendant ce temps, le salaire réel hebdomadaire a progressé de 0,2% en avril aux Etats-Unis. Les analystes attendaient une hausse limitée à 0,1%. La baisse du salaire réel de mars a été révisée à -0,1%, contre -0,3% sur la base de la précédent estimation.

Dans la zone euro, les prix à la consommation ont progressé de 0,7% en avril, et de 0,4% hors énergie et alimentation, a annoncé Eurostat. En mars, la progression de l'indice des prix avait été de 0,6% et 0,3% hors énergie et alimentation. Les économistes s'attendaient en moyenne à une hausse de 0,6% des prix. Sur une base annuelle, l'inflation ressort à 2,4%, soit 1,6% hors alimentation et énergie, après respectivement 2,2% et 1% en mars. Sur une base annuelle, l'inflation était attendue à 2,4%.

En France, l'Insee a indiqué que les chefs d'entreprises ont maintenu leur prévision d'une hausse de 5% de l'investissement dans l'industrie en 2006. Au Royaume-Uni enfin, le taux de chômage a été annoncé à 3%, après l'inscription de 7.700 chômeurs supplémentaires en avril. Pour sa part, le consensus de marché attendait l'annonce de 7.800 nouvelles demandes d'emploi.

Parmi les valeurs du CAC 40, seul EADS termine la journée en territoire positif. Deutsche Bank a relevé son conseil sur la valeur de " conserver " à " acheter ", selon des sources Reuters. Le titre progresse de 0,29% à 27,80 euros après avoir terminé hier en baisse de 5,59%. Sa filiale à 80% Airbus pourrait demander de nouvelles aides publiques pour financer les modifications de l'A350.

En revanche, du côté des baisses, Crédit Agricole perd 6,44% à 30,97 euros, enregistrant le plus fort recul du CAC 40. Ce matin, la banque a annoncé une hausse de 53% de son résultat net au premier trimestre, à 1,38 milliard d'euros, et de 46,7% de son résultat d'exploitation, à 1,5 milliard.

Alcatel trébuche de 5,28% à 10,22 euros, Capgemini perd 4,72% à 41,82 euros, Axa recule de 4,67% à 26,95 euros, BNP Paribas concède 4,32% à 72,05 euros et LVMH glisse de 4,18%, à 75,65 euros.

Les autorités boursière belges, françaises et luxembourgeoises ont donné leur feu vert à l'offre de Mittal sur Arcelor, qui abandonne 0,64% à 32,85 euros. L'opération s'ouvre demain. Aditya Mittal prévient que l'offre pourrait être faite uniquement en titres si Arcelor lance son programme de rachat d'actions.

Alors que l'exercice précédent s'était soldé par une perte de 628 millions d'euros, Alstom annonce un bénéfice de 178 millions d'euros. Le résultat opérationnel s'établit à 746 millions d'euros, contre 471 millions. Les commandes progressent de 8% à 15,3 milliards d'euros. Le groupe attend une marge opérationnelle de 7% en 2007-2008 contre une première prévision de 6% à 7%. Alstom a par ailleurs indiqué qu'un dividende pourrait être versé au titre de l'exercice 2006-2007 si le groupe dégage à nouveau des bénéfices. Le titre perd 4,68% à 71,25 euros.

Vivendi a démenti avoir reçu une offre de rachat de 40 milliards d'euros de la part de Sebastian Holdings. Le véhicule d'investissement souhaite un démantèlement du groupe de médias et télécoms qui conduirait selon lui à une meilleure valorisation du titre. Par ailleurs, le résultat opérationnel de Vivendi s'est établi à 990 millions d'euros au premier trimestre, en hausse de 10,9%. Le bénéfice net ajusté a progressé de 11,7%, à 592 millions d'euros. Pour l'ensemble de l'année 2006, Vivendi se fixe pour objectif de dégager 2,4 milliards d'euros de résultat net ajusté. A la suite de ces informations, Exane BNP Paribas a relevé son objectif de cours sur la valeur de 30,5 à 34 euros. L'analyste affiche un avis " surperformance " sur Vivendi. En forte hausse tout au long de la matinée, le titre termine finalement en baisse de 0,18% à 27,75 euros.

Enfin, Saint Gobain (-2,44% à 53,95 euros) et Lafarge (-3,47% à 93,15 euros) pourraient se rapprocher, selon l'Express à paraître demain. L'union des deux entreprises permettrait de créer un champion national dans les matériaux de construction. Une rumeur qui a été démentie en début d'après-midi par Saint Gobain.


Johan Deschamps
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