Plus de 3000 employés venus de 40 pays, affairés cette année à faire tourner simultanément 13 spectacles différents aux quatre coins de la planète. Voilà maintenant plus de 20 ans que la compagnie canadienne Le Cirque du Soleil donne dans la démesure.

La dernière production, baptisée "Alegria" (allégresse en espagnol), n'échappe pas à la règle. Présenté sous un immense chapiteau installé au coeur d'un "village roulant" de 20 000 m² perché face au Stade de France à Saint-Denis, ce spectacle réunit plus d'une cinquantaine d'artistes de 11 à 64 ans, nécessitant 200 costumes, 300 paires de chaussures et une centaine de perruques pour réaliser leurs numéros. Et quels numéros ! De quoi laisser parents et enfants sans voix face aux prouesses exécutées avec maestria sous leurs yeux.

Ainsi ces contorsionnistes dont le corps se révèle aussi élastique que du caoutchouc. Et que dire des trapézistes capables de faire des triples salto arrières dans les airs, l'air de rien. Les danseurs de feu redessinent pour leur part de brûlantes figures géométriques avec leur torches. Sans oublier les fildeféristes, proprement époustouflants. Car ces derniers sont à même de retrouver l'équilibre sur une barre tendue par deux comparses, après avoir voltigé dans les airs, un marmot dans les bras.

Et pourtant ! Alegria ne convainc pas vraiment. D'abord parce que l'esthétique ultra colorée des costumes et des décors ne semble pas avoir évoluée depuis les années 1980. Mais surtout parce que le spectacle manque de poésie, privant ainsi le public d'émotions. Certes les numéros sont parfaits, trop peut-être. Car leurs concepteurs ont privilégié les prouesses techniques au détriment de l'originalité. Restent les clowns, extraordinaires de drôlerie et d'inventivité. Les seuls à avoir gardé une part d'enfance.

Renseignements pratiques :
Alegria, spectacle donné sous le Grand Chapiteau, face au Stade de France à Saint-Denis, jusqu'au 25 juillet. Réservations : 0892 707 810 (0.34€/min) et www.cirquedusoleil.com