Nouveau né, GDF Suez affiche ses ambitions

Le nouvel ensemble prévoit d'investir 10 milliards d'euros en trois ans, sans croissance externe. Il est intéressé par le nucléaire, notamment en Europe de l'Est. Il n'exclut pas une nouvelle hausse des tarifs du gaz.

Après deux ans de saga, l'heure est désormais à la fête chez GDF Suez. Au lendemain du vote des actionnaires des deux groupes en faveur de la fusion, et alors que l'arrêté de privatisation de GDF est paru ce jeudi 17 juillet, les deux groupes désormais mariés développent avec le sourire leur nouvelle stratégie.

Lors d'un point presse au siège social du nouvel ensemble, à Paris dans le 8ème - et accessoirement ancien repaire d'EDF - Gérard Mestrallet, président de Suez et numéro un du nouveau groupe, ainsi que Jean-François Cirelli, président de GDF futur numéro deux, ont réaffirmé leur objectif d'investir 10 milliards d'euros pendant trois ans, dont 8 milliards en 2008.

Gérard Mestrallet a notamment précisé que ces investissements s'intégraient dans une stratégie industrielle afin de dynamiser la croissance organique, et n'ont donc pas vocation à financer des opérations externes. Le nouveau PDG de GDF Suez a ainsi répondu aux interrogations concernant une évolution de la part de Suez dans le groupe espagnol Gas Natural.

Le 19 juin dernier, Gérard Mestrallet avait en effet indiqué au Financial Times que GDF Suez pourrait participer à une offre sur Gas Natural, en partenariat avec la banque La Caixa, premier actionnaire du groupe espagnol, si celle-ci le lui demandait.

Mais ce jeudi, le nouveau PDG de GDF Suez a indiqué qu'il n'avait "aucune intention de faire bouger" la part de Suez (11,3%) dans le gazier espagnol, ajoutant: "la question ne se pose pas pour l'instant". "Nous avons une participation de 11,3% pour laquelle nous avons l'accord des autorités espagnoles. Cette situation est stable. L'actionnariat de Gas Natural est stable. Nous sommes un actionnaire ami de Gas Natural. Nous sommes un partenaire ami et un client ami de Gas Natural", a-t-il ajouté.

Autre sujet d'interrogation, une éventuelle candidature au rachat du très convoité British Energy. "Nous ne sommes pas intéressés et il n'y a aucune discussion en cours", affirme, catégorique, Gérard Mestrallet. Le nouveau groupe reste toutefois intéressé par le marché britannique, non pour des acquisitions, mais pour y accroître sa croissance.

Autre enjeu stratégique, celui du nucléaire. Le nouveau groupe ne cache pas être intéressé par un tel développement, notamment en Europe de l'Est. En ce qui concerne la France et la construction du deuxième réacteur EPR, "la décision sera prise lors du premier conseil d'administration de GDF Suez l'année prochaine", indique Gérard Mestrallet, précisant : "Nous sommes un groupe très européen, nous serions prêt à envisager des partenariats avec d'autres électriciens et autres gros industriels".

Enfin, face aux craintes des syndicats, les deux dirigeants ont réaffirmé que la fusion n'entraînerait pas de restructuration d'ampleur et donc de licenciements. Tout va bien aussi du côté des relations entre les deux hommes, qui devront désormais se partager le pouvoir. "Nous sommes très fiers d'avoir fait cette fusion et nous voulons réussir ensemble", affirme Jean-François Cirelli, qui devient vice-président et directeur général délégué du nouvel ensemble. "Je fais comme Poutine" ironise-t-il, concluant :"ca marchera !".

Le nouveau groupe GDF Suez n'exclut pas une hausse des prix du gaz

"Cela n'a rien avoir avec la fusion", indique d'emblée le président de Gaz de France, Jean-François Cirelli. "Une fois pour toutes, les prix du gaz ne sont pas liés aux évolutions capitalistiques des entreprises du secteur, mais au prix du pétrole". Reste que la question épineuse d'une nouvelle hausse des tarifs n'est pas à exclure. "Si le baril de pétrole reste comme actuellement aux alentours des 140 dollars, alors nous devrons vraisemblabement procéder à une hausse", reconnait ainsi le vice président du nouvel ensemble GDF Suez. La ministre de l'Economie, Christine Largarde, a en outre reconnu ce jeudi que l'Etat pourrait "ajuster" les tarifs de gaz compte tenu de l'envolée du pétrole.

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