Skoda Superb Combi : Prestations Volkswagen au tarif tchèque pour cette (très) grande routière

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1623  mots
Cette( très) grande Volkswagen Passat est rigoureusement fabriquée, bien finie, élégamment dessinée et dotée des dernières mécaniques du groupe allemand. En prime, c’est pratiquement le plus vaste break du marché. Le tout à des tarifs contenus. Seulement, voilà, il faut faire abstraction d’un logo peu « glamour ». Snobs s’abstenir.

Pour son haut de gamme, la marque tchèque du groupe Volkswagen s'est surpassée. Voici un concentré d'habitabilité, d'élégance discrète, de rigueur, de fonctionnalité et de technologie utile, bref, un break familial à conseiller… A condition de n'être pas rebuté par un blason peu valorisant. Ceux qui n'y connaissent rien vous regarderont peut-être avec mépris, Skoda évoquant encore aux yeux de certains une improbable marque de l'Est. Mais les consommateurs avertis ne souriront pas, sachant que la vieille firme de Mlada Boleslav appartient au groupe Volkswagen depuis plus de vingt ans. Ils trouveront même intelligent votre achat d'une Volkswagen, voire d'une Audi au… tarif tchèque.

 

Habitabilité record

                                                                                                                       

La Skoda Superb Combi TDI, qui vient d'être restylée, a tout pour séduire. Cet immense break, sans doute le plus spacieux du marché avec la Mercedes E autrement plus onéreuse, est très bien dessiné, dans un style classique et équilibré, intemporel. La Superb en impose, mais sans boursoufflures inutiles. Sous ses lignes sages - bien plus harmonieuses que celle de la berline un peu bizarre avec son arrière trop court - , ce break offre une habitabilité et une accessibilité exceptionnelles. A l'arrière, la place pour les jambes est digne d'une limousine. Et le coffre, haut, profond et géométrique, engloutira sans problèmes que vous voudrez transporter. Sur la base d'une Volkswagen Passat rallongée, cette Superb a le gabarit d'une Audi A6 Avant… mais avec davantage de fonctionnalité !

 

Bonne finition

 

L'intérieur est tout aussi classique que l'extérieur. Les plastiques sont moins valorisants que chez Volkswagen (encore que…), mais s'affichent costauds et rigoureusement assemblés. C'est assez austère, mais on a une impression rassurante de robustesse. Les détails sont soignés, ce qui n'est pas le cas de la plupart des rivales... Certes, nous imaginons déjà la cohorte des internautes anti-allemands qui vont nous agonir d'injures pour célébrer la qualité perçue de cette voiture du groupe Volkswagen ! Mais nos essais s'adressent à des consommateurs.… Et, quand on met autant d'argent dans un véhicule, c'est réconfortant de savoir que carrosserie et habitacle vont bien vieillir, non ? En plus, le classicisme a du bon au niveau de l'ergonomie. Tout est à sa place, clair, net, bien repérable. On trouve immédiatement la bonne position de conduite. Et, comme la « high tech » c'est pour Audi au sein du groupe Volkswagen, il n'y a pas ici de chichis inutiles. La lecture du manuel n'est guère nécessaire pour se servir des différentes fonctions. Evidemment, les réfractaires au classicisme trouveront cela ennuyeux. Pas nous. Les grands cadrans sont lisibles, avec la vitesse qui s'affiche en gros - et en chiffres - devant les yeux du conducteur (comme chez PSA) Les sièges maintiennent bien le dos et l'accoudoir central coulissant et réglable par crans en hauteur est judicieusement placé. La porte arrière gauche dissimule un… parapluie. Dans le coffre, le cache-bagages s'efface sur simple pression sur la tablette.

 

Austérité mais qualité de fabrication

 

L'impression d'espace est réelle, grâce certes aux cotes généreuses et aux grandes surfaces vitrées mais également aux formes géométriques de la planche de bord. Pas de console saillante, de formes rebondies qui entravent la place à bord. Subjectivement, l'impression d'espace peut être encore améliorée par le grand toit ouvrant panoramique. Sur notre version de pointe Laurin & Klement, il est en série, tout comme les sièges ventilés électriques en cuir de bonne qualité qui permettent un ajustage au millimètre. L'assise est toutefois assez dure. Leur teinte marron foncé combinée au haut de la planche de bord de même couleur ne rend pas l'ensemble très gai. Mais le résultat est assez chic. On peut aussi opter pour un intérieur beige clair plus chaleureux.

 

Ensemble moteur-transmission agréable

 

Le moteur TDi est une vieille connaissance. Notre modèle d'essai était équipée de la motorisation de 170 chevaux conjuguée à une transmission DSG à double embrayage à six vitesses. C'est un peu bruyant, indolent en position « D », mais en revanche très réactif en mode « S ». La réactivité est telle que l'ensemble apparaît parfois brutal. Mais, accélérations et relances sont de très bon niveau. Et il suffit d'un coup de frein en entrée de virage pour que la boîte rétrograde d'elle-même rapidement. Cette transmission efficace, qui sait garder intelligemment un rapport sans passer immédiatement à la vitesse supérieure, est l'une des plus agréables qui soient actuellement sur le marché. Cette DSG a l'avantage notamment de gommer le caractère un rien rugueux du TDI. Reste que cette boîte complexe a rencontré un certain nombre de problèmes dans le passé, donnant lieu à une énorme campagne de rappels en Chine. Le groupe Volkswagen affirme que l'Europe n'est pas concernée. Mais, une technologie aussi sophistiquée n'est évidemment pas à l'abri de pépins.

 

Confort ferme

 

Le confort fait dans la fermeté. Alors que les derniers modèles de la marque Volkswagen se sont améliorés, les Skoda restent sèches à cause d'un amortissement sévère. Mais les suspensions étant bien calibrées, on n'est pas vraiment secoués. Si le confort n'est pas la qualité première, il n'y a là toutefois rien de rédhibitoire. A proscrire quand même : les grandes jantes de 18 pouces, de série sur la version Laurent & Klement. Avec une telle monte, ça percute trop. Demandez donc plutôt des jantes de 17 plus « douces » en option gratuite comme sur notre modèle de test !

 

Pas de problème pour la sécurité

 

Le comportement routier est celui d'une grande voiture placide à empattement très long. Ce n'est pas une GTi. La voiture est donc encombrante et un peu pataude, mais elle ne réserve aucun piège en sécurité. Elle tient même fort bien son cap et vire sans (mauvaise) surprise. Même sur mauvais revêtement. On peut dire que les qualités routières sont tout à fait satisfaisantes.

 

Consommations intéressantes

 

Malgré la transmission automatique, le TDi a conservé sa sobriété légendaire. Nous avons consommé 6,5 litres seulement sur toute, moins de 7 sur autoroute à 140. Pour une voiture aussi longue et lourde, c'est un très bon point. Skoda a d'ailleurs retravaillé l'ensemble lors du restylage. Notons un « Stop and Start » (arrêt et redémarrage automatiques du véhicule au feu rouge) qui participe à la sobriété, mais demeure lent et brusque dans les encombrements, voire hésitant en cas de relance rapide. Bref, dans les embouteillages, nous, on a fini par le couper !

 

Prix compétitif

 

Evidemment, les tarifs sont très loin de ceux d'une Dacia Logan! On est d'ailleurs à des niveaux de gamme élevés. La Superb est au sommet de l'offre Skoda.  Et une Superb Laurin & Klement s'apparente à une Volvo V70, voire une Audi A6 Avant…. Mais, vu les prestations mécaniques, la finition et l'habitabilité géante, très supérieure à celle d'une Peugeot 508, Citroën C5 ou d' une Volkswagen Passat, les tarifs sont compétitifs. Skoda n'offre plus les voitures les moins chères. Il essaye juste de proposer le meilleur rapport espace intérieur-prestations-prix. De fait, les rares vraies concurrentes sont nettement plus chères. La Superb est positionnée à cheval entre le créneau des familiales moyennes supérieures et le haut de gamme, avec le tarif des premières et des prestations proches du second. La gamme du Combi démarre à 25.700 euros. Notre Laurin & Klement de pointe archi-équipée et luxueuse en motorisation TDi 170 DSG est à 41.165. Avec 300 euros de malus. Mais, on peut opter pour une Elégance déjà très équipée avec le cuir à 37.335 et un moteur TDi 140 suffisant ainsi que la pertinente boîte DSG. C'est un choix recommandable pour qui se laissera séduire par cette grande routière très homogène. Les versions de base sont nettement moins attrayantes avec des tissus de sièges lugubres et bas de gamme. Attention : si les prix de vente sont attractifs par rapport à l'habitabilité et l'équipement, les prix des pièces détachées et de l'entretien sont en revanche proches de ceux de Volkswagen. Et une Skoda se revendra forcément moins bien qu'un modèle frappé du logo allemand.

 

Modèles éprouvés

 

Aucune inquiétude à avoir sur la fiabilité… par rapport à une Volkswagen. Les Skoda sont rigoureusement identiques à celles des Volkswagen, dont elles reprennent la mécanique. Elle ont les mêmes qualités et ont connu dans un passé récent les mêmes défauts (dysfonctionnements des volants moteur, débitmètres, boîte DSG…). Avantage: les nouvelles technologies du groupe étant d'abord étrennées par Audi, dont les clients essuient les plâtres, elles sont en principe fiabilisées lorsqu'elles arrivent sur les véhicules tchèques. Bref, avec Skoda achetez a priori la technologie et la rigueur allemandes pour… (un peu) moins cher !

Alain-Gabriel Verdevoye

 

Prix du modèle essayé : Skoda Superb Combi TDi 170 DSG Laurin & Klement : 41. 165 euros (+malus de 300 euros)

 

Puissance du moteur : 170 chevaux (diesel)

 

Dimensions : 4,83 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,46 (haut)

 

Qualités : Ligne classique élégante, finition de qualité, bonne ergonomie, habitabilité exceptionnelle, comportement routier sûr, agrément moteur-transmission DSG, basse consommation, rapport prestations-prix

 

Défauts : Marque peu valorisante, moteur bruyant, « Stop and start » agaçant

 

Concurrentes : Peugeot 508 SW HDi 160 bva Féline : 39.300 euros ; Citroën C5 Tourer HDi 160 bva Exclusive + : 39.750 euros ; Volvo V70 D4 Geartronic Summum : 47.250 euros ; Audi A6 Avant TDi 177 Multitronic Ambition Luxe : 50.980 euros

 

Note : 16 sur 20