BMW 4 cabriolet : Le plaisir des sens politiquement correct

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1281  mots
Ce cabriolet, dont les origines remontent à la 1600-2 de 1967, est très habitable (pour une découvrable) à l'avant, avec de larges portières.
Le nouveau cabriolet bavarois Série 4 est beau, très bien fini, extrêmement agréable à conduire, luxueux et… sobre. Une réussite, que l’on paye forcément cher.

Dérivé de la Série 3, le cabriolet 4 est magnifique. A l'extérieur comme à l'intérieur. Toit fermé ou ouvert. Classique, aux lignes équilibrées, très « classe », voilà le dernier avatar d'une célèbre lignée qui a près d'un demi-siècle d'existence. Cette rivale de l'Audi A5 produite dans l'usine bavaroise de Ratisbonne (Regensburg en allemand) est un cabriolet... à toit rigide escamotable électriquement en trois tronçons. BMW est l'un des derniers à ne pas céder aux sirènes de la capote en toile. Avantage du toit en tôle : il échappe au risque du coup de couteau malveillant qui peut déchirer la capote en toile, avec un coût exorbitant pour la remplacer. Inconvénient : il est lourd, encombrant et hyper-sophistiqué. Sa machinerie mange aussi la moitié du coffre qui en devient peu pratique.

Raffiné et très bien fait

Ce cabriolet, dont les origines remontent à la 1600-2 de 1967, est très habitable (pour une découvrable) à l'avant, avec de larges portières. C'est une 2+2, car s'installer à l'arrière est compliqué. La planche de bord est intégralement reprise de la Série 3. Ce qui ne constitue guère une critique. C'est costaud et raffiné. Du vrai haut de gamme. Notre version Luxury avec une sellerie en beau cuir beige et des placages en bois était somptueuse.

La position de conduite est quasi-parfaite, du moins avec la boîte automatique de notre modèle d'essai. Avec une boîte manuelle, qui oblige à se rapprocher des pédales, c'est beaucoup moins bien ! Sinon, il y a quelques petits défauts quand même. L'accoudoir central est coulissant, mais pas réglable en hauteur. Dommage. A ce tarif, il n'y a pas non plus de réglage lombaire des dossiers. Ca manque, même si les sièges sont confortables.

Autre écueil : si nous approuvons les commandes séparées par boutons pour la climatisation et les stations de radio mémorisées, nous ne sommes toujours pas enthousiastes vis-à-vis de la molette centrale d'ordinateur pour commander toutes les fonctions, système audio compris. Enfin, l'aide au stationnement est bruyante et on ne peut pas comme chez Audi réduire l'intensité des bips-bips. Cette aide s'accompagne d'une caméra de recul (bonne idée). Mais... impossible d'avoir la caméra sans les bips-bips. C'est tout ou rien. Si l'on coupe les uns, on arrête aussi l'autre. Satisfecit complet, en revanche, pour le système d'ouverture et fermeture du toit, très élaboré. Toit replié dans le coffre, les remous sont formidablement maîtrisés et rouler cheveux au vent est jouissif, sans contre-indication autre que météo. Du beau travail.

Mécanique fluide et sobre

Notre version de test était dotée d'un moteur diesel de 2 litres de cylindrée. Il ne s'agissait pas du tout nouveau bloc qui équipe les X3 et X4. Ce « vieux » quatre cylindres de 184 chevaux n'en demeure pas moins extrêmement agréable, onctueux et performant. Même si le poids conséquent apporte des limites. Nous avions droit à la très douce boîte auto ZF à huit rapports, qui manque de réactivité en « D ». On vous conseille vivement de la mettre en mode « S ».

En outre, parallèlement aux modes « D » et « S », on peut également jouer sur une commande supplémentaire « Confort », « Sport », voire « Sport Plus », qui agit elle aussi sur la réactivité de la boîte mais également la direction et les suspensions. C'est encore plus vif sur les deux dernières positions. Même si la transmission rechigne toujours à descendre un rapport de plus en virage. Notons, hélas, que, à chaque redémarrage, le système se remet d'office en position « Confort » et qu'il faut refaire les choix.

Si tout ça ne suffit pas sur route sinueuse et déserte, on peut toujours utiliser la boîte auto en mode... manuel, d'une époustouflante rapidité. Les montées et descentes de vitesses affichent alors une précision extraordinaire. Et tout ça avec une consommation politiquement très correcte de seulement 7,2 litres aux cents. La sobriété est exemplaire au vu des performances. C'est quasiment le meilleur rapport plaisir-frugalité-rejets de CO2. Car cette voiture demeure en zone neutre pour les émissions de CO2 (moins de 130 grammes au kilomètre). Une réussite technologique.

Comportement routier plaisant

Cette « propulsion » ne fait pas peur. Sécurisante, précise, suffisamment agile, la 4 revendique un comportement très satisfaisant. Même si les kilos supplémentaires de renfort (presque 1,8 tonne en tout) se sentent. Rien de grave, cependant. On enchaîne les virages, le sourire aux lèvres. Ces trains roulants comme la direction sont juste réglés comme il faut. Le freinage est par ailleurs à la hauteur.

Enfin, nous avons été bluffés, sur un tel cabriolet, par l'excellente rigidité de l'ensemble, même avec le toit ouvert. Sans un grincement, un crissement ou une résonnance désagréable, ce qui constitue une prouesse sur une découvrable. Quelle qualité de construction et d'insonorisation ! Des voitures aussi bien faites, tournées vers le plaisir tout en étant utilisables au quotidien, ça réconforte !

Notre version de test était affublée de très belles mais fragiles jantes de 18 pouces avec des pneus à flancs bas (45R18). Résultat : c'est ferme sur les inégalités. Mais, comme la voiture est très rigoureusement suspendue, il n'y a pas de trépidations intempestives. Du coup, malgré une certaine sécheresse, le cabriolet Série 4 se révèle étonnamment confortable.

Les tarifs grimpent vite

BMW fait forcément payer très cher les qualités de ses modèles... Comptez donc 48.400 euros pour le premier prix (Lounge) d'une version diesel 4.20d avec boîte manuelle ! Pour 50.600, vous avez la même avec la très recommandable boîte automatique à huit vitesses. Cette version automatique vous permettra d'ailleurs d'économiser 150 euros de malus, car ses émissions sont plus basses que la version à transmission manuelle. Elles s'affichent à 127 grammes de CO2 seulement. Si vous souhaitez accéder la très belle finition Luxury, c'est 8.100 euros de plus. Mais, vous pouvez judicieusement opter pour la version de base Lounge, en rajoutant 1.800 euros de sellerie cuir. Le système « Pack connectivité » est à... 3.150 euros.

Si vous voulez davantage de plaisir, on vous conseille la 4.28i à essence de 245 chevaux, dont le moteur monte évidemment davantage dans les tours et émet un bruit rauque plus mélodieux, avec le toit ouvert, que celui du diesel. On profite ainsi beaucoup plus des qualités de châssis de la voiture. Mais c'est plus cher : à partir de 53.100 euros (Lounge) en boîte automatique. Il y a aussi 1.600 ou 2.200 euros de malus à ajouter, selon la taille des pneus.

On a beaucoup aimé cette belle 4 découvrable, cossue, homogène, fort bien réalisée, sûre et tellement agréable à piloter en position ouverte ou fermée, tout en demeurant douce et sobre. Nous sommes même gênés par le peu de critiques à formuler, si ce n'est eu égard au tarif. BMW s'impose dans la construction automobile mondiale avec des voitures plus abouties, selon nous, que Mercedes.

 

Modèle d'essai : BMW 4.20d bva Cabriolet Luxury: 58.700 euros

Puissance du moteur : 184 chevaux (diesel)

Dimensions : 4,64 mètres (long) x 1,82 (large) x 1,38 (haut)

Qualités : Elégance, qualité de fabrication, intérieur cossu (Luxury), mécanique performante et sobre, comportement routier de haut niveau, grand plaisir de conduite, excellent système d'ouverture et fermeture du toit

Défauts : Confort un peu sec sur mauvaise route, coffre peu logeable, quelques défauts d'ergonomie, poids conséquent, prix très élevé

Concurrente : Audi A5 Cabriolet 2,0 TDi 190 Multitronic Ambition Luxe : 55.530 euros

Note : 17 sur 20