Que retenir de cette démonstration de force des partis politiques européens qui espèrent placer l'un des leurs à la tête de l'exécutif européen ?
D'abord que tous ces candidats sont furieusement…. centristes ! Alexis Tsipras, le candidat de la gauche unitaire, n'a pas parlé de révolution. L'écologiste Ska Keller n'a pas prononcé le mot de « New Green Deal » et le libéral Guy Verhofstadt s'est bien gardé d'employer celui de fédéralisme, lui qui en est pourtant l'étendard.
Et entre les deux favoris, le social démocrate Martin Schulz et le démocrate-chrétien Jean-Claude Juncker, c'est une nuance : le premier plaide pour une politique de la demande, le second plutôt pour une politique de l'offre. Tempérer la consolidation budgétaire et préserver le pouvoir d'achat, d'un côté, avant tout relancer la croissance pour créer des emplois, de l'autre.
Tous veulent en somme plus d'investissement et une politique de croissance. Il sne disent pas comment la financer. En luttant contre l'évasion fiscale, ont-ils dit de concert. Aucun n'a rappelé que la règle de l'unanimité en matière fiscale bloque toute avancée dans ces domaines.
D'où une deuxième conclusion : les vraies questions se poseront après l'élection. Pour retrouver une capacité d'investissement et stopper le cercle vicieux de la divergence entre le Nord et le Sud, il faudrait à la fois alléger les dettes publiques nationales et disposer d'une capacité budgétaire au niveau de la zone euro…
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>>> Le Grand Débat Européen résumé en 5 minutes ! / LCP
>>> VIDEO L'intégralité du débat des candidats à la Présidence de la Commission européenne / avec les analyses de la rédaction de LCP (à partir de la 30' de la vidéo)