Wall Street replonge, l'automobile et les banques en chute libre

Rechute brutale à Wall Street devant l'accumulation de mauvaises nouvelles et le plongeon des valeurs bancaires et automobiles. Le Dow Jones chute ainsi de 5,07% à 7.997 points, le Nasdaq recule de 6,53% à 1.386 points et le S&P 500 cède 6,12% à 806 points.
Le secteur immobilier américain est plus que jamais en berne. Les mises en chantier sont ainsi tombées en octobre à leur plus bas niveau depuis janvier 1959.

Rechute brutale à Wall Street, au lendemain d'une séance très volatile conclue de justesse en territoire positif. Mais ce mercredi l'accumulation de mauvaises nouvelles a plombé les marchés, entre la révision à la baisse des prévisions de croissance de la Fed et le net repli des mises en chantier. Sans compter les difficultés du secteur automobile et des valeurs bancaires.

Du coup, le Dow Jones chute de 5,07% à 7.997 points et le S&P 500 cède 6,12% à 806 points. Le Nasdaq recule de 6,53% à 1.386 points, son plus bas niveau depuis 2003.

La Réserve fédérale n'exclut pas une récession de l'économie américaine l'an prochain, tablant sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) comprise entre -0,2 et 1,1%. En juillet, sa dernière fourchette de prévision allait de 2 à 2,8%. Pour l'année en cours, la Fed ne table plus que sur une croissance comprise entre 0,0 et 0,3%, contre 1-1,6% précédemment.

Sur le front du chômage, dont les chiffres et ses répercutions sur la consommation inquiètent au plus haut point les investisseurs de Wall Street, la Fed s'attend à ce qu'il atteigne entre 7,1 et 7,6% l'an prochain, ce qui le porterait au plus haut depuis septembre 1992. En octobre, le taux de chômage s'élevait à 6,5% de la population active, son plus haut niveau depuis quatorze ans.

Le secteur immobilier américain est plus que jamais en berne. Les mises en chantier sont ainsi tombées en octobre à leur plus bas niveau depuis janvier 1959. En baisse de 4,5%, elles se sont élevées à 791.000 unités en rythme annuel. Ce chiffre est cependant supérieur aux attentes des économistes qui tablaient sur 780.000 mises en chantier.

Et les perspectives ne sont guère plus encourageantes. Les demandes de permis de construire ont chuté à 708.000 unités en octobre, soit 12% de moins que le mois précédent. Dans ce contexte morose, l'indice NAHB / Wells Fargo de confiance des constructeurs immobiliers est tombé à son plus bas historique, largement en dessous du consensus.

Toujours sur le front des statistiques, les prix à la consommation ont reculé de 1% le mois dernier, la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée depuis la création de cette série statistique en février 1947. Ce repli est essentiellement dû à la baisse du prix des matières premières, qui a chuté de 2,2%. Là aussi il s'agit de la plus forte baisse depuis la création de cette statistique en 1956.

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire hors prix de l'alimentation et de l'énergie, par nature très volatiles, ne ressort qu'en baisse de 0,1%. Mais ce chiffre, couplé au repli de 4,7% des prix à l'importation et de 2,8% des prix à la production, pourrait alimenter les craintes d'une déflation alors que la consommation des ménages est atone.

Les marchés s'inquiètent par ailleurs toujours de la situation financière des trois grands constructeurs automobiles américains, dont les patrons ont plaidé mardi devant le Sénat pour un nouveau prêt de 25 milliards de dollars. Sans une aide immédiate, Chrysler estime ne pas être en mesure de poursuivre normalement ses activités. General Motors pourrait être dans la même situation début 2009 et Ford a été contraint de vendre 20% du capital du japonais Mazda Motors.

Les Big Three de Detroit ont prévenu qu'une faillite d'un groupe serait "dévastatrice" pour l'ensemble de l'économie américaine. Citant des études indépendantes, les constructeurs expliquent qu'entre 2,3 et 3 millions d'emplois seraient supprimés, directement ou indirectement, en cas d'effondrement de l'un d'entre eux. Mais les républicains restent toujours réticents à leur accorder une nouvelle aide. Ce mercredi, General Motors poursuit son plongeon, reculant de 9,71% à 2,79 dollars, et Ford est en chute libre, cédant 25% à 1,26 dollar.

Le secteur financier reste mal orienté, dans le sillage de Citigroup qui plonge de 22,85% à 6,45 dollars, au plus bas depuis plus de 13 ans. La banque new-yorkaise a annoncé ce lundi le rapatriement dans son bilan de 17 milliards de dollars détenus par ses fonds SIV. Et les marchés anticipent des pertes pour la banque new-yorkaise aussi bien au quatrième trimestre que l'année prochaine.

Dans le sillage de Citigroup, JPMorgan chute de 11,42% à 28,47 dollars, au plus bas depuis plus de cinq ans, Bank of America abandonne 14,02% à 13,06 dollars, pour retomber à son plus faible niveau depuis 11 ans et demi, et Wells Fargo perd 10,40% à 24,37 dollars. La situation n'est pas meilleure pour les banques d'affaires: Morgan Stanley chute de 14,80% à 10,25 dollars, Goldman Sachs se replie de 11,04% à 55,18 dollars et Merrill Lynch cède 15,79% à 9,60 dollars.

Yahoo s'effondre également, plongeant de 20,87% à 9,14 dollars. Microsoft a de nouveau affirmé, par la voix de son PDG Steve Ballmer, qu'il ne souhaitait pas racheter le portail Internet californien. Avec le départ annoncé de Jerry Yang, actuel PDG et co-fondateur de Yahoo, les marchés spéculaient sur une nouvelle offre de Microsoft, qui avait tenté en vain de racheter le groupe californien avant l'été. Ces rumeurs avaient permis au titre Yahoo de gagner près de 9% mardi à la Bourse de New York. Mais les déclarations de Steve Ballmer ont douché les espoirs des investisseurs.

L'ensemble du secteur technologique rechute après une séance de répit mardi en raison des bons résultats de Hewlett Packard. le premier fabricant mondial d'ordinateurs perd 1,67 à 33,03 dollars. Dell recule de 2,36% à 10,35 dollars, Apple accuse un repli de 4,03% à 86,29 dollars, IBM abandonne 5,13% à 75,97 dollars, Intel baisse de 4,73% à 12,49 dollars et Cisco chute de 8,33% à 15,08 dollars. Enfin, Google perd 5,80% à 280,18 dollars et Microsoft cède 6,78% à 18,29 dollars.

Boeing recule de 5,26% à 37,48 dollars. L'avionneur américain va supprimer 800 emplois dans sa division défense. Il pourrait par ailleurs retarder de dix semaines les livraisons des 3.734 appareils figurant sur son carnet de commandes, affirme ce mercredi le Wall Street Journal. Le groupe répercuterait ainsi la grève de ses mécaniciens, qui a fortement perturbé la production dans les usines situées dans la région de Seattle pendant près de deux mois.

Le conglomérat géant General Electric devrait fortement réduire ses effectifs au sein de sa filiale financière GE Capital, selon le Financial Times. Le groupe chercherait à réaliser des réductions de coûts d'un montant de deux milliards de dollars et pourrait également céder 90 milliards de dollars d'actifs hautement endettés. Ce plan serait mis en place début 2009. L'action perd 10,02% à 14,45 dollars.

Enfin, Time Warner recule de 3,10% à 8,14 dollars. Selon le New York Post, le numéro un mondial de la presse magazine devrait supprimer plus de 250 emplois au sein de sa filiale Time, dans le cadre d'un plan de restructuration plus général. Ce dernier pourrait débaucher sur 600 destructions de postes, soit 6% des effectifs du groupe.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les boursicoteurs seraient-ils en train de s'apercevoir que les banques centrales n'ont en aucun cas les moyens des plans annoncés ? Si la problématique consistant à trouver quelques centaines - et probablement quelques milliers - de milliards de dol...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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cette angoisse des USA devant ce qui leur arrive est bien le moins qu'on pouvait attendre-c'est quand même un peu comme si un millionnaire maffieux anagoissait parce que sa redevance TV augmentait! - mais je préfère penser que la décision de M. Paul...

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