Nouvelle dégringolade à Wall Street après des statistiques alarmantes

Pour la deuxième séance consécutive, les indices new-yorkais reculent de plus de 5% devant une nouvelle accumulation de mauvaises. Le Dow Jones perd 5,56% à 7.552 points, le Nasdaq chute de 5,07% à 1.316 points mais le S&P 500 plonge de 6,71% à 752 points.

Nouveau plongeon à Wall Street, le deuxième consécutif, après de nouvelles statistiques inquiétantes. Croissance en berne, consommation atone, chômage en hausse, grandes entreprises en difficultés... L'économie américaine est en pleine tourmente et les investisseurs sont déprimés.

Du coup, le Dow Jones perd 5,56% à 7.552 points, le Nasdaq chute de 5,07% à 1.316 points et le S&P 500 plonge de 6,71% à 752 points. Les indices new-yorkais retombent ainsi à leur plus bas niveau depuis cinq ans et demi.

Les places américaines sont brièvement repassées dans le vert à la mi-séance alors que les opérateurs ont cru trop rapidement que les sénateurs américains s'étaient mis d'accord sur un plan de sauvetage du secteur automobile, faisant grimper GM et Ford de plus de 30% alors que les deux titres plongeaient en début de séance respectivement de plus de 30% et de 10%.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont encore progressé la semaine dernière pour atteindre leur plus haut niveau depuis juillet 1992 avec 542.000 dossiers déposés. Les analystes s'attendaient en moyenne à 513.000 demandes. En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif, le nombre des nouvelles inscriptions a augmenté par rapport à la semaine précédente, passant de 490.750 à 506.500, au plus haut depuis janvier 1983.

Et la situation sur le marché du travail américain ne devrait pas s'arranger dans les prochains mois. La Réserve fédérale estime ainsi que le chômage devrait atteindre entre 7,1 et 7,6% l'année prochaine, ce qui le porterait au plus haut depuis septembre 1992. En octobre, le taux de chômage s'élevait déjà à 6,5% de la population active, son plus haut niveau depuis quatorze ans.

Par ailleurs, la Fed a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009 et n'exclut pas une récession de l'économie américaine. La banque centrale table sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) comprise entre -0,2 et 1,1% l'an prochain. En juillet, sa dernière fourchette de prévision allait de 2 à 2,8%. Pour l'année en cours, la Fed ne table plus que sur une croissance comprise entre 0,0 et 0,3%, contre 1-1,6% précédemment.

Les autres statistiques du jour ne sont guère plus rassurantes pour l'état de santé de l'économie américaine. L'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, a chuté de 0,8% en octobre, a indiqué jeudi l'institut de conjoncture privé Conference Board. Ce plongeon est supérieur à celui anticipé par les analystes, qui tablaient sur un recul de 0,6%.

Quant à l'activité industrielle de la région de Philadelphie, elle s'est contractée plus fortement que prévu. L'indice de la Fed de Philadelphie a encore baissé en novembre à -39,3 points, au plus bas depuis octobre 1990, date de la dernière récession américaine. Le mois précédent, l'indice avait connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire, tombant de +3,8 points en septembre à -37,5 en octobre. Les analystes tablaient pour novembre sur un léger rétablissement de l'indice à -35 points.

Du côté des valeurs, les constructeurs automobiles ont joué au yo-yo. En forte chute à l'ouverture, ils ont rebondi après l'annonce d'un accord entre quatre sénateurs américains républicains et démocrates pour venir en aide aux constructeurs, avant de perdre l'essentiel de leur gain. General Motors gagne ainsi 4,30% à 2,91 dollars et Ford est stable à 1,26 dollar. En effet, le leader de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a prévenu qu'il avait aucun plan pour le moment en vue au Congrès pour aider le secteur automobile.

Les Big Three de Detroit (avec Chrysler, détenu par l'allemand Daimler et le fonds Cerberus) tentent de réussir à convaincre le Congrès américain de leur accorder un prêt de 25 milliards de dollars alors que la faiblesse de leur trésorerie pourrait ne pas leur permettre de poursuivre normalement leurs activités.

Les constructeurs américains ont prévenu qu'une faillite d'un groupe serait "dévastatrice" pour l'ensemble de l'économie américaine. Citant des études indépendantes, les constructeurs expliquent qu'entre 2,3 et 3 millions d'emplois seraient supprimés, directement ou indirectement, en cas d'effondrement de l'un d'entre eux. Mais les républicains restent toujours réticents à leur accorder une nouvelle aide.

Notons que le groupe américain de services financiers GMAC, le groupe de services financiers, filiale du constructeur de GM et du fonds Cerberus, a annoncé ce jeudi avoir déposé une demande auprès de la Réserve fédérale, la Fed, pour obtenir le statut de banque, ce qui lui permettra de se porter candidat à une aide financière de l'Etat dans le cadre de son plan de sauvetage du système financier.

Citigroup plonge à nouveau, perdant 26,41% à 4,71 dollars alors que le prince saoudien Alwaleed va monter à 5% du capital de la banque new-yorkaise. Mercredi, Citi a perdu 23% après avoir annoncé le rapatriement dans son bilan de plus de 17 milliards de dollars détenus par ses fonds SIV. De plus, les marchés anticipent des pertes pour la banque aussi bien au quatrième trimestre que l'année prochaine.

Les autres valeurs bancaires reculent également alors qu'une étude de la banque d'investissement Friedman Billings Ramsey estime que le système financier a encore besoin d'au moins 1.000 à 1.200 milliards de dollars de capitaux pour faire face à la crise actuelle. Selon cette dernière, huit institutions financières ont un besoin urgent de capitaux. Notamment les banques Morgan Stanley (-10,24% ce jeudi soir à 9,20 dollars), Goldman Sachs (-5,76% à 52 dollars), Wells Fargo (-7,66% à  22,53 dollars), JPMorgan (-17,88% à 23,38 dollars) et Citigroup, ainsi que l'assureur AIG (-7,69% à 1,44 dollar).

Mais aussi GE Financial, la filiale financière de General Electric. Le conglomérat géant devrait fortement réduire ses effectifs au sein de sa filiale, selon le Financial Times. Le groupe chercherait à réaliser des réductions de coûts d'un montant de deux milliards de dollars et pourrait également céder 90 milliards de dollars d'actifs hautement endettés. Ce plan serait mis en place début 2009. L'action plonge de 11,14% à 12,84 dollars.

Outre les banques, le secteur de l'énergie est également mal orienté ce jeudi dans le sillage du repli marqué des cours du pétrole. Sur le New York mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" est repassé sous la barre des 50 dollars, pour la première fois depuis janvier 2007. Exxon Mobil perd ainsi 6,69% à 68,51 dollars, Chevron recule de 8,79% à 64,40 dollars et ConocoPhillips abandonne  9,80% à 41,80 dollars. Les valeurs parapétrolières plongent également : Schlumberger chute de 16,28% à 39,60 dollars et Halliburton accuse un repli de 16,81% à 13,46dollars. Ce dernier a par ailleurs prévenu qu'il aurait du mal à atteindre son objectif à long terme d'une croissance de 20% par an du chiffre d'affaires.

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