Bourse : les secteurs qui concentreront les OPA

La pharmacie, les médias, les biens d'équipement, les sociétés de services informatiques sont en première ligne des prochaines opérations de fusions et acquisitions.

La pharmacie, les médias, les biens d'équipement, les sociétés de services informatiques sont en première ligne des prochaines opérations de fusions et acquisitions.

 

 

Au point mort durant la crise financière, les fusions et acquisitions amorcent un retour depuis septembre. Un retour timide, mais sur lequel les gérants de portefeuille se précipitent, afin de présenter de nouvelles stratégies d'investissement à leurs clients.

Dans sa dernière lettre de conjoncture, Axa Investment Management identifie ainsi la banque, la santé, les services aux collectivités, les médias, l'énergie et les biens d'équipement comme les secteurs qui concentreront l'essentiel des fusions et acquisitions, au cours des prochains mois. Si Charles Dautresme, stratégiste chez Axa IM, a sélectionné ces industries, c'est parce qu'elles demeurent éclatées entre un grand nombre d'acteurs. Mais également parce que ces secteurs comptent de nombreuses entreprises dotées de trésoreries conséquentes. En effet, "compte tenu de la situation actuelle de l'industrie financière, nous ne pensons pas que les fonds d'investissement domineront à nouveau le marché des fusions et acquisitions, contrairement à ce qui fut le cas en 2006", explique Charles Dautresme. Un marché qui se trouvera donc aux mains des industriels.

Une bonne nouvelle, dans la mesure où "les acquéreurs industriels sont a priori susceptibles d'acheter des sociétés à un prix plus élevé que ne le feraient des fonds, compte tenu des synergies générées par les fusions", estime Charles Dautresme. Une nouvelle d'autant plus appréciable que certains secteurs ne sont pas bon marché, après le rally boursier enclenché le 9 mars. C'est le cas des biens d'équipement, très cycliques : Schnei­der Electric, Lafarge et les autres valeurs composant l'indice Bloomberg Europe de l'industrie s'envolent en moyenne de 30 % depuis janvier, si bien qu'elles se traitent sur la base d'un PER (price earning ratio, ou rapport cours sur bénéfice par action) de 15,5 pour 2009, selon les données de l'agence Bloomberg. Alors que le marché européen dans son ensemble, mesuré par le Dow Jones Stoxx 600, affiche un multiple de 14,6.

Faible valorisation

En revanche, le PER de l'industrie pharmaceutique se limite à 10,9, l'indice Bloomberg européen du secteur ayant progressé de moins de 2 % depuis janvier, snobé par les investisseurs en raison de son caractère défensif. Sa faible valorisation pourrait aujourd'hui lui conférer un charme certain, les stratégistes d'Oddo et d'Exane BNP Paribas, comme Charles Dautresme, voyant dans la pharmacie l'un des secteurs les plus propices aux fusions. Exane BNP érige en particulier le laboratoire français Stallergènes comme une cible possible.

Toujours sur le front des proies, le courtier avance le nom d'Ipsos, dans les médias, et Oddo penche pour Alcatel-Lucent, dans les télécommunications. De leur côté, les stratégistes de CM-CIC songent plutôt au fournisseur d'accès à Internet Iliad, et ont également identifié les sociétés de services informatiques comme l'un des secteurs les plus porteurs en termes de fusions, avec comme cibles possibles les françaises ESR et Osiatis. La chasse est ouverte.

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