L'accueil du marché sur les chiffres d'activité de Bouygues et de sa filiale TF1 a été sensiblement différent ce mercredi. Quand Bouygues signe une des plus fortes hausses du CAC 40, le titre de la première chaîne s'affiche pour sa part comme la lanterne rouge du SRD.

A la Bourse de Paris, Bouygues bondit ainsi de 4,25% à 36,08 euros à la clôture tandis que TF1 rétrograde de 1,5% à 13,09 euros (après avoir perdu jusqu'à 4% en séance).

Le groupe de BTP, de média et de communication a annoncé mardi des ventes trimestrielles en léger recul de 2% (-3% à données comparables), à 6,443 milliards d'euros au premier trimestre.  Les revenus sont surtout impactés par la baisse d'activité dans l'immobilier.

Les ventes des filiales Bouygues Construction et Colas ont été affectées par des intempéries. Colas a ainsi vu ses ventes reculer de 7% au premier trimestre, à 1,828 milliard d'euros.

Bouygues a indiqué que sa marge opérationnelle du premier trimestre devrait être quasiment stable par rapport à la même période en 2009. Elle s'était alors inscrite à 2,6%. Le groupe ajoute que son endettement net était "en forte diminution" à fin mars.

TF1 déjà trop valorisé

De son côté, grâce à un marché publicitaire plus favorable, TF1 a enregistré une hausse de 11% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 597 millions d'euros. Dans le même temps, son bénéfice net atteint 33 millions d'euros contre 6 millions un an plus tôt. Quant à son bénéfice opérationnel, il sort du rouge et s'établit à 44 millions d'euros avec une marge opérationnelle correspondant à 7,3% de son chiffre d'affaires.

Son coût de la grille, de 223 millions d'euros, diminue de 5 millions. Le groupe a annoncé tabler pour 2010 sur une croissance deux fois plus forte que prévu de son chiffre d'affaires à la faveur de l'intégration des chaînes TMC et NT1.  Un relèvement que le groupe lie également à la revente de droits de matches de la Coupe du monde pour 33 millions d'euros à Canal+. La hausse devrait donc être de 4%.

Malgré cette hausse des résultats, le titre souffre d'une dégradation de recommandation de Société Générale. Le broker a abaissé son conseil sur l'action à "conserver" contre "achat" en jugeant le groupe largement valorisé. "Selon nous, le titre (...) est devenu le plus cher du secteur TV européen sur une base de PER 2011, et des catalyseurs importants (accès à la publicité des paris sportifs en ligne, abolition définitive de la publicité sur France Télévision) ont été remis en cause dans la période récente", commente la Société générale dans une note.

Goldman Sachs souligne pour sa part que le relèvement de prévision de croissance du chiffre d'affaires annuel reste en dessous de sa prévision de 9%, avec une croissance des recettes publicitaires de 7,5%. La banque estime que le chiffre d'affaires trimestriel a été supérieur de 3% aux attentes grâce à Eurosport et que le résultat opérationnel, supérieur de 10% au consensus, doit sa surperformance à la baisse du coût de grille.