La Bourse de Paris refroidie par la BCE

L'éventualité d'un relèvement des taux directeurs, évoquée ce jour par le président de la BCE a refroidi les ardeurs du marché parisien. Après s'être adjugé jusqu'à 1,58 % en séance le CAC 40 a conclu, jeudi, sur un léger gain de 0,66 %
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Après deux séances de baisse, le marché parisien a fini par rebondir jeudi. Un sursaut fragile si l'on sait que l'indice vedette de la place parisienne s'est tout de même adjugé jusqu'à 1,58 % en séance avant de réduire ses gains et de terminer sur une légère hausse de 0,66 % à 4.060,76 points.

Une fébrilité à mettre au compte des propos du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet qui, à l'issue de la réunion du conseil des gourverneurs, a laissé entendre aux marchés qu'une hausse des taux directeurs était à attendre plus tôt que prévu, le mois prochain. Si les taux restent pour le moment inchangés et que la patron de la BCE a précisé qu'un relèvement des taux ne serait pas l'amorce d'un cycle haussier, cela n'a rien changé. Les marchés européens ont brusquement été refroifdis par cette perspective.

Pourtant la journée avait bien débuté avec la publication d'un indice PMI composite en zone euro qui a atteint en février 58,6 points soit son plus haut niveau depuis juillet 2006. Par ailleurs, autre signe encourageant concernant le regain de dynamisme économique en zone euro, les ventes au détail dans la zone euro ont progressé de 0,4 % en janvier après un recul en décembre.

Enfin, la tendance clairement haussière des marchés américains à l'ouverture aurait pu être un facteur haussier supplémentaire. Outre-Atlantique, les indices ont notamment bien réagi au reflux des cours du pétrole mais également aux bons chiffres hebdomadaires des demandes d'allocations chômage qui sont tombés la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis fin mai 2008.

Pour autant, rien y a fait. La tendance haussière des marchés en Europe a été préservée mais elle aurait pu être de plus grande ampleur.

Valeurs en hausse

La plus forte hausse revient de loin à Alcatel-Lucent qui s'est octroyé 6,42 %, après avoir pris jusqu'à 10,83 % en séance. Le titre a profité notamment d'un relèvement d'objectif de cours de la part de Barclays de 2,80 à 3,90 euros, l'intermédiaire restant par ailleurs à "pondération en ligne " sur la valeur. Surtout, le groupe a fait l'objet de rumeurs concernant l'éventuel intérêt d'un groupe chinois.

La deuxième plus forte hausse de l'indice parisien est revenue à Schneider Electric qui s'est adjugé 3,26 %.

Bien orienté suite à la publication de ses résultats annuels, Carrefour a réduit ses gains en fin de séance pour terminer sur une légère hausse de 0,39 %. Le numéro deux mondial de la distribution a vu son bénéfice net grimper de 11,3 % à 382 millions d'euros sur 2010, ce malgré des charges exceptionnelles de 1,1 milliard d'euros liées aux problèmes rencontrés au Brésil. Le groupe dit s'attendre à une nouvelle progression de ses résultats en 2011.

Principal contributeur à la hausse de l'indice, Total - qui pèse 12,5 % du CAC 40 - s'est adjugé 1,11 % après l'annonce d'une prise de participation de 12 % pour 4 milliards d'euros dans le gazier russe Novatek.

L'annonce d'une hausse de 3,1 % de son bénéfice net à 4,6 milliards d'euros et d'un chiffre d'affaires en hausse de 5,7 % à 84,5 milliards d'euros, a finalement profité à GDF-Suez qui, après avoir commencé la journée dans le rouge, a conclu sur un gain  de 1,35 %.

Valeurs en baisse

La plus forte baisse est revenue à EADS (- 2,66 %) qui a continué de pâtir d'une remontée de l'euro face au dollar mais également de l'annonce de 43 annulations de commandes annoncées par Airbus sur les deux premiers mois de l'année.

France Télécom s'est effrité de 1,04 %. Le titre a fait les frais d'un abaissement de recommandation de la part de Goldman Sachs qui est passé à la vente sur la valeur et a parallèlement réduit son objectif de cours de 18,20 à 14,10 euros.

Hors CAC 40

Derrière Alcatel-Lucent, Iliad (maison mère de l'opérateur Free) enregistre la deuxième plus forte hausse du SBF 120 avec un gain de 4,95 %. Une hausse qui tient à l'annonce de la signature d'un accord d'itinérance 2G et 3G avec Orange.

Club Mediterranée (+ 0,89 %) a été également bien orienté une partie de la journée avant de réduire ses gains. Une tendance haussière tout de même après la publication d'un chiffre d'affaires en hausse de 14,6 % à 337 millions d'euros au titre de son premier trimestre (clos fin janvier), ce malgré le début des troubles en Egypte et en Tunise au début de l'année.

A l'inverse, Manitou (-5,56 %) a enregistré la plus forte baisse du SBF 250 malgré la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 23 % à 838 millions d'euros. Le titre a fait l'objet de prises de bénéfices.

Devise et pétrole

Du côté des devises, à la clôture des marchés, l'euro progressait légèrement face au billet vert et s'échangeait contre 1,394 $. De leur côté, les cours du pétrole marquaient une pause. Ceux du Brent de la mer du Nord s'inscrivaient en net recul de 1,98 % à 114,34 dollars tandis que le baril de WTI s'échangeait contre 100,87 dollars (-1,35 %).

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