La chute boursière des géants de la finance donne des sueurs froides à Wall Street

Les banques américaines affirment être en meilleure position qu'en 2008. Mais elles prennent le soin de rassurer des équipes hantées par la faillite de Lehman Brothers.
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« Nous ne savons pas combien de temps cette période d'incertitude va continuer », admet Brian Moynihan. « Mais nous avons déjà surmonté des période de difficulté et nous surmonterons celle-ci », a promis cette semaine le directeur général de Bank of America Corp (BofA), dans un mémo adressé à ses employés. Alors que les grandes banques américaines pâtissent particulièrement de la chute de Wall Street, le responsable n'est pas seul à tenter de rassurer ses troupes, qui se remettent à peine du traumatisme causé par la faillite de Lehman Brothers voilà trois ans... à l'issue d'un été calamiteux pour les valeurs bancaires.

Depuis le début juillet, leur indice composite, le KBW, chute de 24 %, ce qui porte sa perte annuelle à 28,2 %. Le titre BofA abandonne 47 % depuis le 1er janvier et, dans un contexte économique incertain pour l'emploi, la consommation et l'immobilier, ses concurrentes ne sont pas épargnées, qu'il s'agisse de Citigroup (- 38,5 %), de Morgan Stanley (-37,9 %) ou de Goldman Sachs (- 32,2 %).

Poursuites en justice

Chez Citigroup, un autre « CEO », Vikram Pandit, a déposé mardi un message téléphonique sur la boîte vocale de dirigeants de l'établissement, avant l'ouverture du marché. « Bien que la chute (en Bourse) soit difficile à contempler et nous rappelle naturellement ce qui s'est passé voilà quelques années, il y a peu de similitudes entre la situation d'alors et celle d'aujourd'hui, qu'il s'agisse des origines (de la crise) et de ses implications », a souligné Pandit. Le patron de Citigroup a martelé que l'établissement était « fondamentalement différent » qu'à l'été 2008 : il vient d'aligner six trimestres consécutifs de rentabilité et dispose d'amples liquidités.

La situation de Bank of America est plus délicate. Au deuxième trimestre, l'établissement a accusé une perte de 8,8 milliards de dollars. Et lundi, AIG a lancé des poursuites en justice contre l'établissement, l'assureur lui réclamant plus de 10 milliards de dollars pour une «fraude massive » liées à des créances hypothécaires. Mercredi soir, Brian Moynihan devait rendre des comptes à ses actionnaires lors d'une conférence téléphonique qui promettait d'être houleuse. Mais dans un entretien accordé à la chaîne CNBC, le responsable a prévenu : il n'entend pas démissionner, Merrill Lynch dont le rachat a été négocié lors de la faillite de Lehman Brother, n'est pas à vendre et BofA n'a pas besoin d'être recapitalisée.

Standard & Poor's a indiqué mardi que la dégradation de la note souveraine des États-Unis par l'agence n'aurait pas d'impact notable sur les banques américaines. « Par rapport à 2008, les banques d'affaires sont bien capitalisées, à un haut niveau, et leurs liquidités sont supérieures », estime S&P. Morgan Stanley ne partage manifestement pas cet avis. Dans un document remis auprès du gendarme des marchés financiers américains (SEC) la banque a prévenu que l'impact de cette dégradation « sur les marchés mondiaux sur notre activité, notre condition financière et notre liquidité est imprévisible et n'est peut-être pas immédiatement apparent ».
 

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